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C’est en forgeant…

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Catégorie : Diabloguiste

Publié le lundi 10 octobre 2016 10:35

Écrit par Claude Séné

Que l’on devient Forgeois. Pas en fuyant les zones de combat d’Afghanistan ou d’ailleurs. L’accueil de migrants dans la commune de Forges-les-Bains a été fermement rejeté par la population représentée par un collectif dénommé avec humour « Forgeons l’avenir » qui se présente comme apolitique. Un collectif remarquablement organisé d’ailleurs, à l’origine de la manifestation qui s’est tenue samedi dernier pour protester contre l’accueil de 44 migrants dans un centre situé sur la commune. Outre les banderoles hostiles, qui représentent un certain investissement, les organisateurs ont réalisé un superbe logo figurant une famille type française avec un papa, une maman et deux enfants, qui m’a rappelé celui de la manif pour tous.

N’écoutant que sa curiosité, le diabloguiste s’est mis en demeure de mener l’enquête que les médias nationaux n’ont pas jugé utile de mettre en œuvre. Un seul nom émerge de tous les articles consacrés à ce sujet, et c’est celui d’un cadre commercial qui ne revendique pas le titre de porte-parole. C’est un autre cadre qui a déposé le nom de domaine du site internet qui relaie les actions du collectif, et à aucun moment ni l’un ni l’autre n’apparait dans un quelconque organigramme. Une association loi de 1901 a aussi été créée sur la commune avec le même intitulé : forgeons l’avenir, avec une visée agro écologique, sans qu’aucun lien ne soit établi avec le collectif. Bien. Les manifestants ne semblent pas rouler pour un parti ou un autre, ce qui n’a pas empêché le Front national de s’inviter à la manif pour entonner une Marseillaise en fin de parcours.

Et c’est là où le bât blesse. Le collectif a beau dénoncer l’inondation puis la tentative d’incendie criminel qui a frappé dernièrement le local, se prétendre non hostile aux migrants, mais à l’état qui lui impose leur présence, son combat n’est pas clair. En particulier, il dénonce la proximité du centre d’accueil avec les écoles primaire et maternelle et le fait que les réfugiés soient tous des hommes alors qu’ils auraient préféré des familles. Quelles conclusions en tirer sinon qu’ils pensent que les réfugiés vont s’en prendre à leurs enfants ? Car c’est bien connu, les Afghans tiennent à dévorer un bambin à leur petit-déjeuner pour perpétuer une tradition ancestrale. L’hostilité au centre s’habille aussi du prétexte de conditions d’accueil jugées insuffisantes, un argument utilisé régulièrement par la droite pour justifier son refus de faire preuve de la moindre solidarité envers ceux qui « n’auraient pas vocation » à rester sur notre territoire. Finalement, le collectif veut bien forger l’avenir, mais en restant entre soi.

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