Grossier ou vulgaire ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 23 novembre 2025 10:40
- Écrit par L'invitée du dimanche
Peut-être les deux à la fois…
Être grossier, c’est se comporter d’une manière contraire aux bienséances, soit par ignorance ou par mépris des bonnes manières. Ce peut-être une forme d’insolence, d’impertinence, d’impolitesse, c’est une façon d’offenser la pudeur.
La grossièreté s’exprime le plus souvent par le langage, n’importe quel mot peut devenir grossier, tout est question de contexte et de situations, un mot peut devenir grossier à une époque, pas à une autre, aucun critère linguistique ne permet de définir le seuil à partir duquel une parole se mue en insulte, devient grossière. Les gros mots sont créatifs au gré de la société, ils sont éphémères, récents ou anciens (l’Iliade s’ouvre sur un torrent d’injures « sacs à vin, œil de chien, œil de serf », proféré par Achille contre Agamemnon). Le gros mot ne disparaîtra jamais, il devient injure, il permet parfois de libérer l’agressivité et les tensions, mais aussi il peut blesser !
À l’origine, le vulgaire c’était ce qui venait du peuple, de la foule, du commun, de l’ordinaire, être vulgaire, c’est manquer d’éducation, d’élévation, c’est l’absence totale de distinction et de délicatesse, de raffinement, choquant la bienséance, et qui s’accorde à la qualité de ce qui est commun.
La vulgarité c’est un concept qui sert à réassurer l’emprise de la société sur nos jugements moraux ! C’est un jugement esthétique qui s’applique presque uniquement aux femmes !
Concept utilisé au départ pour définir les pauvres par rapport aux élites, il définit désormais « les catins » par rapport aux femmes correctes.
Mais qui décide du bon goût ? De la norme ? De l’élégance, et partant, du vulgaire qui devient alors un écart vis-à-vis de la norme. Dire que quelqu’un est vulgaire, c’est s’en démarquer par un écart de genre, de race, de classe…. La femme vulgaire se différencie de la femme sexy par les ennuis que son attitude provocante lui attire. Pour les femmes c’est la double, voire triple, quadruple peine, si elle est grosse, handicapée, lesbienne, transgenre… car il faut être discrètes, raffinées, elles ne sont pas toutes égales devant la sentence, de Marylin en passant par Madonna jusqu’à Aya Nakamura, toutes marquées par le sceau de l’infamie, disent que la vulgarité est entrée dans leur vie comme une insulte, mais aussi comme une attirance éprouvée par le vulgaire, comme on quitterait une autoroute par des chemins de campagne, avec des tentatives désespérées pour rentrer dans le moule, ni trop, ni pas assez, toutes disent la honte pour camoufler un accent, faire semblant de savoir, etc., beaucoup de blessures, mais des chemins de résistance vers l’amour de soi.
« J’ai choisi la vulgarité comme mode de vie » déclare la journaliste, réalisatrice, humoriste, Marie de Brauer qui revendique de prendre les chemins de campagne dans ses films, BD, documentaires, elle porte son surpoids avec assurance, utilisant la vulgarité comme un outil pour son engagement pour tous ceux qui sont différents !
Forte de son exemple, depuis que le froid est venu, je porte une parka doublée léopard, considéré comme un détail vulgaire aux yeux des Fashion victimes, et je m’en fous, car j’ai chaud !
De toute façon, on est toujours le vulgaire de quelqu’un d’autre !
L’invitée du dimanche
