Pour la différence

Littéralement, la différence c’est le caractère ou un ensemble de caractères qui distinguent une chose d’une autre, ce qui oppose deux personnes, ou plusieurs, deux à deux.

Le terme peut recouvrir des critères qualitatifs ou quantitatifs, la différence qualitative n’implique pas forcément un jugement de valeur, c’est ce que prône « le droit à la différence », pourtant il est souvent implicitement associé à l’idée d’une classification sur une échelle de valeurs et peut hélas conduire à des incompréhensions, voire de l’ostracisme, de la discrimination, jusqu’à remettre en cause les droits de l’homme !

Les différences qui nous heurtent sont souvent les différences physiques, sujettes à moqueries, ou harcèlement, culturelles, elles entraînent l’incompréhension des mœurs des autres, religieuses, elles peuvent conduire à des guerres, de conditions, d’origine sociale, d’orientation sexuelle, il y en a de nombreuses regroupées dans le mouvement LGBTI, source d’homophobie, de persécutions, de rejet, d’emprisonnement !

Accepter la différence, c’est faire preuve de tolérance, d’ouverture, même si les différences peuvent inquiéter, entraîner des doutes… c’est la marque évidente du respect d’autrui, sans lequel on ne peut construire une société en harmonie. Les idées reçues, les a priori, les préjugés ferment la porte à l’entendement des différences.

Vivre les différences comme une richesse, comme une opportunité, n’est pas un réflexe habituel, il faut apprendre la tolérance qui entraîne l’empathie, accordant à l’autre une place équitable à la nôtre.

Toutes les différences ne sont pas acceptables, ne sont pas tolérables celles qui mettent en danger autrui.

Les différences de point de vue sont souvent sources majeures de conflits, car nous avons tendance à croire que notre point de vue est le meilleur, mais elles pourraient être sources essentielles de progrès dans la société humaine, en acceptant les débats, les échanges, les négociations !

Nous sommes le résultat d’un brassage génétique, évitant avec la consanguinité la stagnation voire pire, la naissance de tares congénitales, il en va de même pour la pensée, pour évoluer, deux attitudes contradictoires, mais nécessaires : besoin de penser par nous-mêmes, puis besoin de partager entre pairs. C’est ce que préconisait Descartes : « la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement que nous conduisons nos pensées par diverses voies et ne considérons pas les mêmes choses ».

Une seule pensée ne pouvant tout embrasser, elle doit s’associer à d’autres pour continuer à découvrir le monde. Ne dit-on pas que l’ennui naquit de l’uniformité ?

Aucun domaine n’échappe à la prise en compte de la différence, Winnicott par exemple déplore d’avoir empêché l’évolution de certains patients, en les enfermant dans des catégories !

En conclusion, chacun avec sa différence participe à l’avancée du monde, quand tout est pareil, rien ne peut se produire, l’univers n’est ce qu’il est que grâce à des fluctuations initiales. Tout se bâtit à partir de la diversité, chaque différence participe à une construction nouvelle !

Dire qu’il suffirait que ceux « qui sont comme tout le monde » ouvrent leurs regards et leur bienveillance vers ceux qui portent une différence, et que ces derniers s’ouvrent à ceux qui sont « tous pareils » !

Pus facile à écrire qu’à vivre.

L’invitée du dimanche