Tabous

Concept qui trouve son origine dans les instances religieuses, puisqu’il s’agit d’interdictions à appliquer, à ce qui est considéré comme sacré ou impur, qui s’élargit à tous, sur quoi l’on fait silence par crainte ou par pudeur.

Cela peut frapper un objet, une personne, un comportement, désignés comme interdits ou dangereux pour la communauté.

Ces interdictions peuvent être dues à des contraintes sociales, religieuses ou culturelles, et varient donc en fonction d’une culture, d’un milieu, d’une société.

Le catalogue des tabous est donc assez vaste, en Occident les tabous les plus importants tournent autour du corps humain, en particulier la sexualité, mais aussi la mort !

Freud, dans son célèbre « totem et tabou » explique que le tabou est une prohibition très ancienne imposée « du dehors » par une autorité dirigée contre les désirs les plus intenses de l’homme. C’est une entrave à la communication, à la libre circulation et à la libre jouissance. Le mot oscille entre la norme et l’interdit, est-ce une défense ou une prohibition ?

Les sujets tabous sont des sujets malséants à évoquer, en vertu des convenances sociales, morales, les femmes étaient frappées de prohibition pendant la période des règles, considérées comme interdites de temples ou confinées. Aujourd’hui, les odeurs féminines intimes, les pertes vaginales anormales, les règles, les fuites urinaires, les cancers gynécologiques… sont autant de sujets sur lesquels règne un silence difficile à percer, même si l’on note une petite ouverture : les publicitaires vantent des protections urinaires, mais on continue pourtant à faire du sang bleu sur les serviettes hygiéniques dans ces mêmes publicités, le vrai sang est tabou !

Et puis il y a le tabou universel, celui de l’inceste, différemment traité selon les pays, selon la législation fixant l’âge la majorité sexuelle, ainsi que la notion de consentement, le délai de prescription, entre autres, si bien que sa transgression n’entraîne pas forcément amende ou prison…

Le tabou de l’homosexualité a lui aussi trouvé une évolution positive dans 20 pays (au Moyen-Orient les homosexuels sont considérés comme des criminels) puisqu’on y accepte le mariage homosexuel, l’homo parentalité. On ne compte plus de nos jours les « coming outs ». Ceux qui l’ont fait appartiennent au monde artistique, mais aussi au monde politique où certains occupent des postes à hautes responsabilités, Bertrand Delanoë, le Premier ministre du Luxembourg, la Première ministre islandaise, etc. Ils rejoignent les homosexuels célèbres de l’histoire, Jules César, Philippe Auguste, Christine de Suède, Pierre Le Grand, Doumergue, Daladier, Barbara Hendricks…

Même obligée de faire son examen de conscience après les scandales de la pédophilie qui la secouent, l’Église catholique garde son barrage à l’accès d’une sexualité épanouissante… restent pour elle les vieux tabous de l’avortement, de l’IVG, de la stérilisation, de la contraception, la sexualité des prêtres, les enfants de religieuses (le Saint-Siège a refusé un ambassadeur français pour cause d’homosexualité !!!)

Pour lever les tabous, il reste les arts, l’écriture, le théâtre, la parole… et… l’éducation, avec une véritable information au cœur de la famille ou à l’extérieur, en ne se satisfaisant pas de ce que véhiculent les médias qui font croire que les enfants savent ce qu’il y à savoir, et qui ont leurs propres mots tabous, plaisirs, désirs, masturbation, techniques… il y a encore quelques petites guerres à mener.

L’invitée du dimanche