Chacun pour soi…

Et la messe pour tous. Comme vous le savez peut-être, je ne suis ni croyant ni pratiquant, mais je suis obligé de reconnaître que le raisonnement des catholiques qui demandent la possibilité de célébrer leur rite religieux dans les églises, et par extension dans les mosquées, les temples ou les synagogues, n’est pas dénué de fondement. Il est, en tout cas, emblématique de l’incompréhension grandissante des consignes sanitaires qui ne semblent répondre à aucune forme de logique. Les Français sont conscients de la nécessité de prendre des précautions, mais voudraient que l’effort soit équitablement réparti.

Je mets à part les inconscients qui se sont agglutinés à plus de 300 dans une villa, au mépris du plus élémentaire bon sens, et qui pourraient en payer le prix par la contamination et une forme grave de la maladie. Ces abrutis, il n’y a pas d’autre mot, étaient par ailleurs prêts à s’entretuer à coup de tessons de bouteilles sous l’emprise de l’alcool et de substances illicites. Cet épiphénomène ne doit pas masquer la lassitude générale des citoyens qui vivent de plus en plus mal les conséquences de l’incurie de l’état. Le gouvernement a demandé et obtenu les pleins pouvoirs pour faire face à l’urgence sanitaire et a géré la crise en dépit du bon sens. Les quelques bonnes mesures d’aide financière sont gâchées par les lenteurs administratives qui font que les canards boiteux vont finir par mourir guéris en attendant la cavalerie. Quand la bataille sera terminée, et personne ne peut dire dans combien de temps, on comptera les victimes tombées pour rien, et les survivants pourraient en tenir rigueur à leurs généraux aux prochaines élections, ce qui ne serait que justice.

Si l’exécutif, au lieu de légiférer sur le caractère essentiel ou non des trombones ou des crayons à bille, avait délégué au niveau local l’application d’une doctrine visant à limiter la promiscuité et les contacts entre concitoyens, en édictant des règles de bon sens, on n’aurait pas fait courir plus de risque à la population, et l’on n’aurait pas suscité le rejet auquel nous assistons désormais. 60 % des Français reconnaissent ne pas appliquer à la lettre les règles édictées du confinement, et à mon avis les 40 % restants ne le font pas non plus, sans le crier sur les toits. La solidarité a volé en éclats devant l’absurdité et l’incohérence de mesures indéfendables, qui nécessitent un contrôle tatillon impossible à tenir sur la durée. L’expression malheureuse du Premier ministre, qui refuse de « lâcher la bride » en dit long sur les limites de l’action gouvernementale. Il va pourtant falloir à un moment déclencher une soupape de sécurité si l’on veut éviter que la cocotte n’explose.

Commentaires  

#1 jacotte 86 16-11-2020 11:48
l'animal trop "bridé" pourrait bien se regimber ce serait libérateur et compréhensible mais les conséquences pourraient être désastreuses... quel gachis!! et rien ne laisse présager que les choses vont s'arranger bien au contraire... encore une journée optimiste comme je les aime
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