Le jour des poubelles

Dans ma petite bourgade, le mercredi, c’est le jour des poubelles. Enfin des poubelles non recyclables, puisque la commune pratique le tri sélectif. Je vous avoue que je sors consciencieusement mon conteneur et que je m’en désintéresse ensuite, laissant à la collectivité le soin de se débrouiller avec mes déchets. Il en va tout autrement avec le problème des déchets radioactifs dont personne ne sait vraiment quoi faire, et dont la masse ne cesse d’augmenter. Il y avait avant-hier une manifestation de protestation à Bure contre le projet d’enfouissement de ces résidus ultimes des centrales nucléaires.

Une manifestation interdite et réprimée qui a tourné à l’affrontement entre gendarmes et activistes antinucléaires. En effet, s’il existe réellement des failles dans le projet Cigéo, dont la sécurité à très long terme n’est pas assurée à 100 %, il me semble clair que les manifestants souhaitent protester contre l’industrie nucléaire qui produit ces déchets plus que contre ce projet en particulier. Bien entendu, pour les populations locales concernées, il y a un phénomène de rejet bien compréhensible, que les Américains appellent « not in my backyard », pas dans mon arrière-cour, mais le gros des manifestants cagoulés et masqués sont des militants de la cause antinucléaire.

Les prises de position du nouveau ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot, qui prévoit le démantèlement de plusieurs centrales pour atteindre un objectif de 23 % d’énergies renouvelables en 2020, vont dans leur sens, mais il faudra bien trouver une solution pour éliminer et stocker les déchets existants et ceux qui résulteront de l’arrêt de ces installations. Même si l’on peut être d’accord avec l’idée qu’il aurait mieux valu ne pas commencer à jouer avec l’atome au seul motif que cela permettait à la France de s’assurer une certaine indépendance énergétique, le principe de réalité est là. Nous produisons de l’électricité avec la fission nucléaire, ce qui nous amène à engendrer des déchets ultra-dangereux et à les stocker dans des poubelles atomiques aussi fiables que possible. Pendant un temps, l’idée de concentrer la technologie dans des installations « pointues » comme l’usine de retraitement de La Hague a prévalu. La France importait même des combustibles usés venant de l’étranger. Jusqu’à ce qu’on prenne conscience des risques causés par le transport de ces matières dangereuses. À présent, chaque pays ou presque possédant des centrales nucléaires doit se débrouiller pour traiter la filière de bout en bout. Si le site de Bure devait être abandonné, il faudrait bien en trouver un autre et mettre au point une technique fiable à l’échelle de la durée de vie des matières radioactives.

Bon, c’est pas tout ça, il faut que j’aille rentrer ma poubelle, moi !

Commentaires  

#1 jacotte 86 16-08-2017 10:35
moi j'ai oublié de sortir la mienne...chez moi on ne recycle même pas ,on se contente de faire payer "au poids" pour inciter à ne moins jeter, une connerie...je ne sais pas encore manger le carton et le plastique de mes emballages j'attends qu'on m'explique!
Citer