Bigorexie

Qui a dit que la télévision était un instrument d’abêtissement pouvant nuire gravement à la santé mentale de la population rivée devant son poste dans une passivité confinant à la stupeur ? Qui çà, moi ? Oui, peut-être, dans un moment d’égarement, je le confesse. Cependant, je dois faire mon mea culpa, car l’étrange lucarne, au cours de son émission dominicale sur France 3, m’a fait découvrir une affection particulière inconnue de mes services jusque-là. Il s’agit de la bigorexie, une addiction à l’activité sportive qui devient maladive et rend ses adeptes dépendants.

De quoi s’agit-il ? Chacun sait désormais que l’effort physique a pour conséquence la libération de ces fameuses endorphines, qui sont des équivalents des opiacés tels que la morphine, et qui provoquent donc une sensation de bien-être et de détente agréables. Jusque-là, tout va bien. Les choses se gâtent lorsqu’un sportif, amateur ou professionnel, se met à rechercher à tout prix le renouvellement de cette sensation et devient incapable de se passer de sa dose quotidienne d’endorphine. Pire encore, chez certains sujets prédisposés, le besoin augmente et exige des quantités toujours plus importantes, à la manière de véritables drogués en état de manque. C’est alors une maladie reconnue par l’Organisation mondiale de la santé depuis septembre 2011. Les malheureuses victimes de cette addiction sont conduites à pratiquer des efforts de plus en plus importants, qui mettent leur organisme à rude épreuve, au risque d’accidents musculaires ou d’épuisement général.

Et là, j’ai la confirmation de ce dont je me suis toujours douté : le sport, c’est très dangereux, et je me dis que je l’ai échappé belle. Grâce à une volonté de fer, je me suis tenu écarté des terrains et j’ai mis en pratique la devise de Winston Churchill qui attribuait son extraordinaire longévité à l’absence totale de sport qu’il s’était imposé sa vie durant. N’ayant malheureusement pas les qualités hors du commun de l’ancien Premier ministre britannique, j’ai sûrement frôlé la catastrophe en bien des occasions, en me laissant aller à taper dans un ballon ou à monter sur un vélo. J’ai miraculeusement réussi à échapper à toutes les tentations, et la bigorexie n’est pas près de pouvoir mettre son odieux grappin sur ma pauvre personne. Cependant, je dois l’avouer, je n’échappe pas totalement à l’attirance diabolique que le sport exerce sur la plupart des êtres humains, et je ne résiste pas vraiment à l’attrait des retransmissions sportives à la télévision. Mais, bon, ce n’est pas pareil ! Je n’ai jamais subi de tennis elbow en regardant Federer ou Nadal jouer des heures durant, et d’ailleurs, j’arrête quand je veux !

Commentaires  

#2 lalou 14-08-2017 11:06
Menteur, tu marches régulièrement, ce n'est pas du sport cela?
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#1 jacotte 86 14-08-2017 10:59
a ne pas confondre avec la bigoterie autre sport dangereux dans un autre domaine...
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