Fini de rire, charmante Elvire

Les loups ne sont pas encore rentrés dans Paris, mais un tigre se promène en liberté en pleine Seine-et-Marne, à deux pas de Disneyland, semant la terreur dans toute la région à l’instar de la moto chantée par Édith Piaf. Ça devait finir par arriver, avec la mode des NAC, les nouveaux animaux de compagnie, où les bestioles de toutes sortes ont remplacé les traditionnels chiens et chats et autres poissons rouges ou perruches d’antan.

 

C’est qu’on ne sait pas d’où il vient, l’animal ! Du Bengale, peut-être ? Bien que rien ne soit moins sûr. Sur les 3200 spécimens encore existants de par le monde, il n’en restait guère que quelques centaines au Bangladesh. Le mystère n’en est que plus épais. Aucun animal ne manque à l’appel au parc des félins situé à une trentaine de kilomètres et le dernier cirque de passage dans la région ne possédait aucun tigre dans sa ménagerie. La piste d’un particulier n’est donc pas exclue.

Pour autant que l’on puisse le savoir, il n’existe pas non plus de projet de réintroduction du tigre dans la région parisienne. Après les programmes destinés aux ours ou aux loups, je me méfie. Le dernier qui a procédé à un lâcher de tigre à ma connaissance, c’est notre ami Wladimir Poutine, qui se pique de protection des espèces, à l’exception notable des Tchétchènes, des Ukrainiens pro-européens ou de tout opposant à sa politique. L’expérience a d’ailleurs tourné court, car le félin, à peine libéré, s’est empressé de passer la frontière et de se réfugier de l’autre côté du fleuve Amour, tout un symbole, en République populaire de Chine. À première vue, ce serait un choix judicieux de sa part, personnellement je me sentirais plus rassuré en mettant un maximum de distance avec le dirigeant le plus glaçant de la planète, mais l’animal risque de déchanter. La médecine traditionnelle chinoise est très friande de préparations utilisant diverses parties de son anatomie, ce qui en fait une cible de choix pour les trafiquants qui le revendent fort cher au marché noir. En même temps, ce n’est qu’une bête, hein !