Elle court elle court la philo…
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 19 juin 2016 10:26
- Écrit par l'invitée du dimanche
Celle qui débarque tous les ans à la même époque et crée le branle-bas de combat, avec les épreuves du baccalauréat, toutes options confondues. Ce n’est pas un hasard si les médias s’y intéressent, à la fois parce qu’elles concernent presque 700 000 candidats qui vont plancher, mais aussi parce qu’elles mettent en lumière une discipline vieille comme le monde à laquelle, adolescents, on a dû se frotter et qui n’arrête pas de soulever des passions.
La philosophie est une discipline connue depuis l’antiquité même avant Socrate et Platon ou Aristote qui en sont les maîtres référents absolus.
La Philosophie, qui signifie littéralement : philos « aimer » et Sophia « sagesse », est un domaine d’activité de la pensée qui étudie les causes des valeurs morales de l’homme et son rôle dans l’univers, elle a traversé toutes les époques. Quel que soit le contenu de ses doctrines ou de ses théories, elle a l’ambition de régler nos mœurs en répondant aux besoins de vérité et de sens dont l’homme en tant qu’animal métaphysique a besoin pour conduire sa vie.
Son épreuve destinée à des adolescents est on ne peut plus appropriée au public auquel elle s’adresse, même si ledit public manque un peu de maturité et d’expérience. En effet, il est à un moment de son développement où il est normal de chercher des réponses à des questions existentielles, de faire des remises en question, de prendre de la distance par rapport à la technique et à la science, le tout dans un passage initiatique comme celui du baccalauréat supposé faire basculer vers l’âge adulte.
Tous les ans, je me choisis un sujet, et je me demande comment je m’en serais sortie… cette année j’ai pris le sujet de la série S : « travailler moins est-ce vivre mieux ? » D’abord, j’ai trouvé le sujet provocant étant donné le contexte social dans lequel il tombe, aucun des adolescents ne pouvant ignorer qu’ils avaient de grandes chances d’aller grossir les rangs des chômeurs et que la question pour eux ne serait pas de travailler moins, mais de travailler tout court ! En même temps, cela illustre bien le rôle de la philosophie, qui est de prendre de la hauteur par la pensée par rapport à une situation concrète pour en examiner tous les aspects intellectuels. Exercice difficile s’il en est, dans le quotidien actuel. Pour m’en sortir, j’aurais traité la question du bonheur sous-entendu dans « le vivre mieux », et son rapport avec le travail, et si j’avais été culottée j’aurais conclu avec Henri Salvador : « le travail c’est la santé, rien faire c’est la conserver, les prisonniers du boulot font pas de vieux os ». La preuve que l’on n’a pas besoin d’être Bernard-Henri Lévy ou Finkielkraut, nos pseudo-philosophes de service, pour avoir des pensées profondes et que la philosophie dont on ne saurait se passer nous accompagne tous les jours !!!
L’invitée du dimanche
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