La fée électricité

Ah ! Notre chère électricité ! Comment pourrait-on s’en passer ? Il suffit d’une panne de secteur pour s’en apercevoir. Chère, très chère, l’électricité va encore augmenter de 2,5 % au 1er novembre prochain. Les propriétaires de leur logement, s’ils en ont les moyens, pourront envisager de moderniser leurs installations pour améliorer leur confort, mais les locataires seront bien obligés de se contenter de leur chauffage vétuste et de leur médiocre isolation.

 

La facture ne sera guère réduite par le passage à l’heure d’hiver qu’on nous impose depuis le premier choc pétrolier. Si à l’échelle d’un pays l’économie reste substantielle, bien que controversée, pour le budget des ménages, 10 centimes en moins par heure d’éclairage ne sont qu’une goutte d’eau dans le panier percé de l’énergie. C’est ce qui explique que plus de la moitié des Français sont opposé au changement d’heure dont ils ne voient que la gêne sans en ressentir les éventuels bienfaits.

Cette question de l’énergie était aussi au cœur des débats des dirigeants de l’Union européenne qui sont parvenus à un accord pour réduire la consommation, promouvoir les énergies renouvelables et diminuer les émissions de gaz à effet de serre. De bonnes intentions, encore insuffisantes aux yeux d’associations comme Greenpeace. C’est que l’électricité est présentée comme la bonne élève par rapport aux énergies fossiles comme le pétrole ou pire encore le charbon. Mais sa production reste sujette à discussions. La France a fait le choix du nucléaire avec tous les risques que cela fait peser pour la production et le traitement des déchets. L’avenir des centrales les plus anciennes, dont la doyenne, Fessenheim, ne semble pas encore tranché malgré l’engagement du candidat Hollande devenu président. Qu’il s’agisse de démanteler les anciennes installations, de les rénover ou de les remplacer, la facture sera salée.

Si bien que la voiture tout électrique ou hybride dont l’industrie automobile a fait le fer de lance de sa communication ne peut pas apparaitre comme une solution alternative au moteur thermique. L’association « l’observatoire du nucléaire » a ainsi demandé et obtenu que la voiture électrique de Bolloré, Bluecar, retire la mention « écologique » pour la promotion de son véhicule. Cela fait un peu désordre au moment où l’état engage des sommes considérables pour subventionner les voitures électriques pour les rendre compétitives et financer le développement d’infrastructures adaptées.