Excusez-moi d’exister

Je vous narrais ici même il y a peu la stupidité de cette directrice adjointe de cabinet au ministère de l’Agriculture, tentant une plaisanterie navrante à l’adresse de Greta Thunberg, et des voyages en avion. Il aurait été contreproductif pour la jeune suédoise de se rendre par la voie des airs au sommet de l’ONU sur le climat, et le symbole aurait été désastreux. Mais sa décision de voyager sur un voilier « zéro carbone », si elle est bonne pour l’image, soulève des critiques sur son empreinte écologique. En effet, des membres de l’équipage devront ramener le bateau de New York où ils se seront rendus… en avion !

Cela me rappelle un déplacement il y a quelques années où le prince Charles, je crois, avait voyagé en train, pour montrer sa conscience écologique, jusqu’à sa destination où l’attendait la Rolls conduite par son chauffeur. Cette diabolisation de l’avion était illustrée par un reportage il y a quelques jours, où de jeunes étudiantes avaient l’intention de faire un voyage à l’autre bout du continent, en train, en évitant surtout de prendre l’avion, trop gourmand en ressources de carbone. Pourquoi pas, en effet, à condition de disposer de tout le temps nécessaire au voyage, forcément beaucoup plus long, ou de privilégier la découverte des pays traversés, malgré la brièveté du séjour ? Il ne semblait pas leur être venu à l’idée que la manière la plus simple d’améliorer leur bilan carbone consistait à rester chez soi et à ne pas voyager du tout.

Ainsi la rencontre prévue à New York aurait-elle pu se dérouler par visioconférence et régler ainsi définitivement la question des déplacements. Eh bien, ce n’est pas si simple. Figurez-vous que l’accumulation des mails et la nécessité de conserver des traces de nos échanges aboutit à la création d’espaces de stockage immenses, consommant de l’électricité, majoritairement produite encore par des énergies fossiles. Le simple fait de respirer de l’air et de brûler des calories qu’il faut renouveler en se nourrissant est déjà une source potentielle de réchauffement climatique. La mesure la plus efficace pour stopper puis inverser le processus serait de ne plus avoir d’enfants au-delà du seul renouvellement des générations. Avant d’en arriver à cette extrémité, il est évident que les états et les populations doivent se mobiliser pour sauver, non pas la planète, qui nous survivra, mais le genre humain qui court à sa perte, gaiment pour les plus fortunés, mais désespérément pour les autres. Faut-il pour autant se flageller tous les matins pour expier tous les péchés d’Israël et les autres ? Je ne le pense pas. Comme Brassens, « je me demande pourquoi, Bon Dieu, ça vous dérange que je vive un peu ».

Commentaires  

#1 jacotte 86 19-08-2019 11:51
damned ....je ne vais plus oser manger d'artichauts car(excuser la trivialité) cela me fait péter ,d'ou production de gaz à effet de serre comme les vaches les bretons de st pop de Léon ne s'en remettront pas
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