Docteur Folamour et Mister Trump

Oups ! he did it again ! Lorsque Donald Trump a été élu président des États-Unis d’Amérique, contredisant tous les pronostics des personnes sensées, les pires craintes ont été soulevées. On s’attendait à toutes les catastrophes possibles imputables à son tempérament colérique et à son orgueil démesuré. Et puis, malgré quelques décisions aussi dommageables à son propre pays qu’aux autres états, on avait fini par espérer que son entourage et son administration le dissuaderaient de provoquer le pire, c’est-à-dire un conflit plus ou moins généralisé où se trouveraient embarqués malgré eux des états à l’échelle mondiale.

Le pire n’est toujours pas sûr, mais il n’est pas exclu non plus. La tentation de l’Amérique de se considérer au-dessus des lois quand elle ne les édicte pas elle-même ne date pas d’hier. Et la région du Proche-Orient a déjà payé un lourd tribut à sa volonté hégémonique. À la différence de ses prédécesseurs, Donald Trump ne semble pas poursuivre un objectif précis, et son imprévisibilité ne le rend qu’encore plus dangereux. Sa méthode est peut-être efficace en affaires, bien que je demande à voir, mais en diplomatie elle est désastreuse. Les interlocuteurs du président ne savent absolument pas ce sur quoi il est possible de négocier, ni même de discuter. Il semblerait que l’on ait frôlé un incident grave avec l’Iran, en d’autres termes, un jeu de con similaire à la course du poulet de « la fureur de vivre » dans laquelle James Dean trouve la mort en ne voulant pas caler face à son adversaire. Et comme le guide suprême de la révolution iranien n’est pas le dernier quand il s’agit de jouer à qui pissera le plus loin, les choses peuvent déraper à tout moment.

On ignore s’il se trouvera toujours quelqu’un pour l’empêcher de détruire la planète par inadvertance en déclenchant une guerre nucléaire, mais on sait avec certitude qu’il contribuera à sa désertification en faisant passer les intérêts à court terme de son pays avant ceux de l’humanité toute entière. Et le plus ennuyeux dans tout ça, c’est qu’il ne fait en cela que suivre son électorat républicain, dans sa frange la plus réactionnaire, et ce genre de discours, à finalité populiste, fait toujours recette. Au point que ce président, à qui l’on promettait une procédure de destitution pendant un temps, se retrouve en bonne posture pour une réélection qui lui donnerait du temps supplémentaire pour aggraver la situation. Ce qui nous promet une zone de turbulences de près de 2 ans pendant lesquels on peut compter sur Donald Trump pour accumuler les provocations qui consolent les agriculteurs du Midwest de leur sentiment de déclassement.