Le mur du çon
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 29 janvier 2015 10:33
- Écrit par Claude Séné
C’était à prévoir, les limites de la çonnerie ont été franchies avec l’audition d’un garçon de 8 ans dans un commissariat à Nice parce qu’il n’avait pas voulu respecter la minute de silence au lendemain des attentats terroristes à Paris. Le garçon aurait déclaré à son instituteur : « je ne suis pas Charlie, je suis avec les terroristes ». Pour des raisons qui m’échappent totalement, l’école n’a pas été capable de régler cet incident en interne, comme cela a dû se passer dans d’autres établissements scolaires, confrontés à de telles provocations.
Pour autant que l’on puisse le savoir, le père du jeune Ahmed a été convoqué par le directeur de l’école pour lui demander de réprimander son enfant, mais cela n’aurait pas fonctionné puisque le directeur a porté plainte pour intrusion dans l’enceinte de l’école et aurait fait un signalement à la protection de l’enfance. Les choses se sont envenimées suffisamment pour que la police décide d’entendre l’enfant et son père en audition libre et que ceux-ci s’assurent du concours d’un avocat pour les assister. Très remonté, l’avocat avance pêle-mêle des griefs disparates : Ahmed aurait été l’objet de brimades telles que la privation de récréation ou des réflexions désobligeantes. Plus grave, on l’aurait aussi privé de son insuline pour traiter le diabète. On voit par là la disproportion que prend une affaire qui aurait dû se régler par le dialogue entre l’école et la famille.
Interrogé par les policiers, l’enfant a été incapable d’expliquer son attitude, ni même de dire ce que signifiait le mot terrorisme. Le directeur départemental de la sécurité publique estime qu’il n’a pas mesuré la portée de ses propos, ce qui me parait le bon sens même, mais pas à Éric Ciotti, le député UMP des Alpes Maritimes, qui trouve la démarche « normale » et fait porter la responsabilité de cette histoire sur la famille et l’entourage du jeune garçon. Autrement dit, Ahmed n’aurait fait que répéter ce qu’il entendait autour de lui. Amalgame pour amalgame, je ne peux pas m’empêcher de penser que ce n’est pas un hasard si cette regrettable affaire s’est passée dans la ville dirigée par Christian Estrosi, un ancien ministre très à droite qui flatte les électeurs réactionnaires dans le sens des quelques poils qui leur restent en raison de leur âge avancé.
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