Échec et maths

Le dernier scoop de la semaine, c’est qu’un élève sur cinq est en échec en mathématiques !

Voilà encore un joli serpent de mer qui nous revient régulièrement, un beau nonosse à ronger pour les médias et les différentes commissions du ministère de l’Éducation nationale qui pondront de jolis rapports que personne ne lira, et qui permettra à la ministre de faire de belles déclarations d’intention, qui ne tromperont personne. À quoi bon chercher les raisons de cet échec spécifique, au mieux on aboutira à « des recettes » souvent éculées ou déjà essayées sans succès (souvenons-nous de la plus belle d’entre elles appelée « les mathématiques modernes »). On demandera à des enseignants mal formés, voire pas formés du tout, de les appliquer et de prouver leur inefficacité ! Car cette nouvelle préoccupation pour l’apprentissage des mathématiques, c’est l’arbre qui cache la forêt. Derrière cette statistique, il y a beaucoup plus grave : l’échec scolaire tout court…

Chaque ministre a voulu laisser son empreinte avec sa réforme. Que cette dernière vise une pédagogie d’apprentissage, comme celle de la lecture par exemple, ouverte à tant de polémiques, ou un objectif plus large comme la dernière en date, de respecter le rythme biologique des enfants, l’intention était toujours de faire de l’école un lieu d’apprentissage pour tous, de combler les inégalités, de jouer un rôle d’ascenseur social. Tentatives louables, mais infructueuses, l’école restera toujours le reflet de la société qui l’a mise en place.

Sur la carte de l’échec scolaire dressée par le ministère, on découvre sans surprise que les risques sont très forts dans les zones qui cumulent la fragilité économique, familiale, culturelle, urbaine. Plus de 200 000 élèves décrochent chaque année de l’institution scolaire, on en rattrape quelques-uns avec les classes de la deuxième chance, ou la Web académie, mais le nombre des victimes du déterminisme social et culturel reste très important…

 À part la révolution, je ne connais pas la solution miracle qui transformerait notre société totalement inégalitaire en une société de rêve où chaque citoyen aurait du travail, un logement… C’est peut-être de l’école elle-même que pourrait advenir le changement, en attendant devant ce gâchis de vies sacrifiées, j’oserais proposer un peu de bon sens : commençons par mettre face aux enfants des enseignants hautement formés et qualifiés autant sur le plan humain que pédagogique, puis mettons au centre de l’école, l’enfant dont le maître respectera la démarche parfois originale, le mettra en situation de recherche personnelle des étapes à suivre pour apprendre à apprendre… Bon j’ai voulu avancer masquée, mais vous avez déjà trouvé les pédagogues trop peu suivis (350 écoles différentes environ) comme Freinet, Montessori, Steiner, qu’il serait peut-être bon de suivre en ces temps problématiques. Si seulement on ne retenait qu’un proverbe : « on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif », on ferait déjà un peu de progrès !

L’invitée du dimanche