
Patrick Dils, les faits
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 17 août 2025 11:21
- Écrit par L'invitée du dimanche

Même si les faits se sont déroulés il y a presque 40 ans, ils restent encore dans les mémoires comme la plus grande erreur judiciaire en France !
Le 28 septembre 1986, à Montigny-lès-Metz, les corps de deux enfants sont retrouvés sans vie le long d’une voie de stockage de la SNCF par la gendarmerie, alertée par les parents inquiets de ne pas voir rentrer leurs enfants. Ils auraient été tués à coups de pierres.
Patrick Dils, un adolescent de 16 ans, apprenti cuisinier, signalé par une personne digne de confiance, est très vite interrogé par la police judiciaire, car il habite la même rue que les enfants. Son emploi du temps ne correspondant pas à l’heure du crime, il est relâché.
Après sept mois d’enquête, fait exceptionnel, 2 personnes n’ayant aucun lien les unes avec les autres avouent les faits. Elles seront disculpées, car peu crédibles, Patrick Dils reste le dernier suspect, d’autant plus que le médecin légiste a revu l’heure des décès.
Le 28 avril 1987, il est interpelé à la sortie de son travail, après 36 heures de garde à vue, il avouera avoir perpétré le double meurtre sans savoir pourquoi il a tué, après des questions très orientées par les enquêteurs, dans une salle où sont affichés tous les éléments de l’enquête, l’aidant à donner des détails circonstanciés.
Le 30 avril 1987, il est inculpé d’homicide volontaire.
Le 7 mai aura lieu une reconstitution, à 40 m des lieux du crime, il admet encore en avoir été l’auteur.
On apprendra, beaucoup plus tard hélas, qu’au cours de cette reconstitution il n’a pas été capable de donner la disposition des corps, on saura aussi qu’un témoin a déclaré que la silhouette de l’homme qu’elle a aperçu sur le ballast ce soir-là, était celle d’un homme plus vieux avec une bicyclette. La police ne retiendra pas ce témoignage, qui pourtant aurait tout de suite pu changer le déroulement de la recherche du coupable.
Présenté à la juge, il identifie les pierres trouvées près du corps. La magistrate est convaincue de sa culpabilité, il est incarcéré à la prison de Toul.
Le 30 mai, il écrit à son avocat qu’il est innocent, il se rétracte de ses aveux, il n’en est tenu aucun compte.
Le premier procès a lieu fin janvier 1989, Dils, considéré comme faible psychologiquement, s’exprime peu, très intimidé et très effrayé, il rend sa défense difficile.
Le 27 janvier, il est condamné à la réclusion à perpétuité (devant une cour d’assises pour mineurs sa peine aurait déjà été diminuée à 25 ans.) Ses parents, soupçonnés de l’avoir soutenu, ne le reverront que 16 mois plus tard.
Le pourvoi en cassation demandé par son avocat est rejeté, ainsi que la demande de révision en juillet 1990, faute d’éléments nouveaux, une demande de grâce « pour raisons d’humanité » demandée à François Mitterrand sera aussi refusée, ce dernier est convaincu de sa culpabilité « je ne peux pas libérer un tueur d’enfants ».
Novembre 1994, deuxième refus de révision.
Rebondissement en octobre 1997 (Dils a déjà fait huit ans de réclusion) grâce à l’adjudant-chef Abgrall de la gendarmerie de Rennes, responsable d’une unité spécialisée « tueur en série » …
(À suivre)