
Pschitt
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 14 mai 2025 11:22
- Écrit par Claude Séné

Cette expression était associée à l’ancien président de la République, Jacques Chirac, qui prétendait que les « affaires » concernant le financement de ses voyages privés s’étaient dégonflées d’elles-mêmes. Elle pourrait être attribuée désormais au président actuel, qui avait fait miroiter des annonces importantes sur les « défis » posés à la France et devait lever le voile hier soir au cours d’une interview sur TF1. La chaîne a relevé le défi, malgré des précédents où l’absence d’information concrète avait déjà déçu même les partisans du chef de l’état. Près de 6 millions de téléspectateurs ont suivi les discussions de début de soirée, et ils étaient encore près de 5 millions en fin de programme après un marathon de plus de 3 heures.
La case, habituellement occupée par le jeu Koh-Lanta, ne mobilise que moins de 3 millions d’habitués. Peut-être certains d’entre eux n’ont-ils pas remarqué la déprogrammation du jeu d’aventure présenté par Denis Brogniard, car Médiamétrie ne mesure que l’allumage du téléviseur et non la participation effective sur le contenu diffusé. Les fans du jeu devront attendre la semaine prochaine pour suivre l’épisode intitulé : « Koh-Lanta : la revanche des 4 terres ». En revanche, il n’est pas certain que les Français qui s’intéressent encore aux affaires publiques soient à nouveau au rendez-vous quand le président Macron aura l’envie pressante de s’adresser à eux, toutes affaires cessantes, et qu’il voudra redorer son blason bien terni par la situation économique de la France et des Français. Tels les corbeaux de la fable, honteux et confus, ils ont peut-être été nombreux à se jurer qu’on ne les y reprendrait plus. Un des enjeux de cette prise de parole, que les communicants de l’Élysée avaient soigneusement monté en épingle, c’était la question du référendum. On savait déjà presque tout, grâce à des indiscrétions calibrées. Il restait à annoncer le sujet et une date plus ou moins précise.
Résultat le plus clair : un référendum est possible, voire probable. Il portera sur un ou plusieurs sujets à définir, mais ni sur les retraites ni sur l’immigration. Sur la fin de vie ? Pourquoi pas, mais seulement si le Parlement ne parvient pas à s’entendre sur une formulation consensuelle. Et quand une telle consultation pourrait-elle avoir lieu ? Dans les prochains mois ! Voilà qui rappelle furieusement l’extrait du « topuscule » militaire sur le temps que met le canon du fusil à se refroidir après un tir, et qui serait, selon l’humoriste du siècle dernier, Fernand Raynaud, « un certain temps ». Est-ce que le chef de l’état n’a donc rien de mieux à faire, ne serait-ce que se reposer d’une activité diplomatique intense, qui semble mettre au chômage technique autant le Premier ministre que celui des Affaires étrangères, et permettre accessoirement aux amateurs de jeux télévisés, dont je ne suis pas, de s’adonner à leur activité préférée ?