Quand un people chasse l’autre

Malgré l’abondance de l’actualité et les incendies dramatiques qui ravagent l’Australie, micros et caméras du monde entier étaient braqués mercredi dernier sur le Liban et la conférence de presse donnée par Carlos Ghosn après sa rocambolesque évasion depuis le Japon où il attendait son jugement dans le différend qui l’oppose à Nissan et au fisc japonais. Comme beaucoup, j’ai été surpris du soutien inattendu que lui a apporté en France Jean-Luc Mélenchon, habituellement plus sévère avec les patrons d’entreprises du CAC 40.

Présomptions

Cédric Chouviat, 42 ans, livreur en scooter à Paris, est décédé des suites d’une asphyxie après un contrôle routier musclé. Le préfet de police, Didier Lallemant, qui s’était déjà illustré récemment en snobant une « gilet jaune » qui n’était pas du même « camp » que lui, a réclamé la présomption d’innocence à l’égard des 4 policiers qui ont effectué l’interpellation, comme pour tout citoyen. Sauf que ces citoyens-là, détenteurs de l’autorité publique, doivent être au-dessus de tout soupçon, ce qui ne semble pas être le cas en l’occurrence.

La statue du commandeur

Sommes-nous dans la comédie ? La farce ? La tragédie ? Le burlesque ? Ou un peu de tout ça en même temps ? Comme dans la pièce de Molière, Don Juan ou le festin de Pierre, les personnages publics tiennent leur rôle, avec le grand méchant loup attribué à Philippe Martinez tandis qu’Édouard Philippe joue le grand Lustucru et que Laurent Berger amuse la galerie en Sganarelle. La pantomime est très réussie, mais il y a un acteur que l’on n’entend pas, et pour cause, car son rôle est muet : la statue du commandeur.

Si c’est flou…

Il y a un loup, disait, parait-il, la grand-mère de Martine Aubry, et probablement pas mal d’autres. Mais parfois, si c’est flou, c’est peut-être qu’il y a un fou. C’est ainsi que la brigade antiterroriste a tardé à qualifier le geste de ce déséquilibré de Villejuif qui a attaqué des passants à l’arme blanche et qui aurait crié le fameux « Allah akbar » caractéristique des fanatiques musulmans, mais pas que. L’assaillant, abattu par la police, n’était pas fiché S et il avait des antécédents psychiatriques. Il avait été soigné à Sainte-Anne et il était en rupture de traitement.