Du côté des chagrins

Voilà une rencontre faite dès l’enfance ! Pour des raisons paraissant souvent futiles aux parents, on se souvient tous de ces moments de chagrin, accompagné souvent de gros sanglots, que seule la compassion de l’entourage pouvait consoler. Les causes des chagrins d’enfant sont diverses, la perte d’un doudou, un caprice pas satisfait, une moquerie à l’école, une amie qui ne parle plus, ou plus grave la séparation ou la perte d’un parent, le tableau est large, car, par manque de maturité cérébrale, l’enfant ne dispose pas des outils nécessaires pour canaliser ses émotions…. Ce sont des émotions qui ne sont que les prémices de ce que deviendront les chagrins d’adulte.

Moyen-âge

L’autre jour, j’entendais à la radio qu’une femme avait été condamnée pour avoir refusé des relations sexuelles avec son mari. Un peu distrait, j’avais manqué les détails de l’affaire, et je supposais qu’il s’agissait d’un pays étranger, probablement soumis à des règles de droit abandonnées depuis bien longtemps chez nous. Après tout, la question la plus sensible en France semble plutôt celle du viol conjugal que celle du manquement à ce fameux devoir conjugal, toujours cité, bien que sans existence légale. Eh bien, j’avais tort. La femme de 66 ans qui a vu prononcer un divorce à ses torts exclusifs a comparu en 2019 devant la cour d’appel de Versailles.

Confinez-vous dehors !

C’est en substance ce que le Premier ministre a ordonné aux habitants des 16 départements les plus touchés par l’épidémie de Covid-19. Il leur a ainsi fourni un jeu d’instructions contradictoires, connu sous le nom d’injonction paradoxale, qui est le plus sûr moyen, à terme, de rendre fou n’importe qui. Un peu comme cet homme qui avait trouvé malin de baptiser son chien « Fousl’camp » et qui s’étonnait de l’embarras de l’animal quand il lui disait : « viens ici, Foul’camp ». Donc, il conviendra de se barricader, mais hors de chez soi, le lieu de tous les dangers. Comprenne qui pourra.

Au théâtre ce soir

Vous avez bien lu. Il n’y a plus de représentation théâtrale dans notre pays, à l’exception d’une pièce, assez mal écrite d’ailleurs, avec en alternance dans le rôle principal, soit le Premier ministre, soit le Président de la République, ou pour les plus malchanceux d’entre nous, le porte-parole du gouvernement, quand il sait son texte. Dans le rôle des ministres, malheureusement, on est obligé de prendre les vrais, faute d’acteurs suffisamment brillants pour reprendre leurs emplois. Les représentations ont lieu les jeudis soirs, à 18 heures, pour égayer le couvre-feu.