Orlando

Le tragique évènement qui a endeuillé la ville d’Orlando en Floride, faisant 49 morts et de nombreux blessés dans une discothèque gay, peut se lire de différentes façons. Le nom d’Orlando, s’il est, pour certains, attaché à un célèbre parc d’attractions, Disneyland, évoque pour moi, d’une part le poème épique de l’Arioste, Roland furieux, en VO Orlando furioso, et le nom de guerre du frère de Dalida, Orlando, né Bruno Gigliotti. Ces coïncidences ne sont pas aussi fortuites qu’elles en ont l’air. La première lecture de ce massacre de masse, c’est qu’elle semble l’œuvre d’un fou furieux, comme malheureusement il en arrive sans arrêt aux États-Unis.

Les motivations de ces auteurs de tuerie sont souvent si floues qu’on ne peut que les rattacher à de la folie, par définition imprévisible. Le phénomène est cependant aggravé par la facilité avec laquelle les Américains peuvent se procurer des armes de guerre, malgré les tentatives de Barak Obama d’en restreindre la possession. Il faut cependant admettre que les Merah, Kouachi, Abrini, Coulibaly et autres Abdeslam ont obtenu armes et explosifs sans trop de difficultés, et que les kalachnikovs sont monnaie courante à Marseille ou ailleurs. Car l’auteur de la tuerie d’Orlando, Omar Mateen, se réclame de Daech et l’organisation état islamique a revendiqué l’attentat. Il s’agit donc, également, d’un acte de terrorisme, même s’il est trop tôt pour affirmer que c’est l’œuvre d’une cellule islamiste ou si l’auteur a agi seul. Il pourrait s’agir d’une initiative personnelle que l’organisation aurait récupérée à la manière des maladies « opportunistes » qui profitent de l’affaiblissement d’un organisme pour se déclarer.

La troisième lecture, c’est évidemment de constater que la cible était composée d’homosexuels, puisque le « Pulse » était un des principaux clubs gays de la ville. Un club qu’Omar Mateen aurait lui-même fréquenté, sans que son homosexualité possible soit avérée. Alors que l’on observait une connotation antisémite dans les attentats de Toulouse (une école juive visée) ou de Paris (l’hyper casher pris en otage), ici l’homophobie est clairement présente. Et le lien avec Dalida, me direz-vous ? C’est une des personnalités qui a le plus milité pour la cause des homosexuels, qui en ont fait une icône gay. Dernier sujet de réflexion, c’est la récupération éhontée de ce drame par le cousin de Mickey, candidat des Républicains à l’élection présidentielle, Donald Trump, qui en remet plusieurs couches sur le nationalisme, l’autodéfense, l’islamophobie, la xénophobie, le populisme, que sais-je encore, en surfant sans vergogne sur l’émotion légitime soulevée par cet attentat. Je ne peux pas croire qu’une majorité d’Américains se laissera abuser par un hâbleur aussi creux.