Examens de fin d'année

Les étudiants socialistes se sont présentés à l'université d'été de La Rochelle avec leurs devoirs de vacances. Certains avaient leurs cahiers bien tenus, avec une assiduité de bon aloi, d'autres nous ont gratifiés d'un chahut étudiant dans la plus pure tradition des monômes et ont perpétué des coutumes rappelant le bizutage. Ces frondeurs, comme ils aiment à se désigner, voulaient rester en vacances et avaient visiblement fait l'impasse sur les sujets de la rentrée.

Évidemment, pendant l'interrogation orale, ils n'avaient guère d'autre réponse que de scander « vive la gauche », ce qui ne mange pas de pain, c'est une affaire entendue, mais ne fait guère avancer le schmilblick tant que l'on ne se sera pas mis d'accord sur une définition, ce qui promet d'être passablement difficile. Il y avait aussi ceux qui n'avaient pas fait le déplacement, jugeant peut-être que La Rochelle rappelait décidément trop de mauvais souvenirs, comme Marie-Ségolène, qui triple sa maîtrise. Bref, il y avait quand même à peu près tous ceux qui aimeraient bien passer en classe supérieure, même si les partielles des municipales et des européennes ne leur ont pas donné beaucoup d'espoir.

Mais le plus attendu de tous, et même au tournant par certains, était sans conteste le petit Manuel, un étudiant très prometteur. Les épreuves écrites ne lui avaient pas été très favorables, avec une situation économique très dégradée et un programme d'études assez contesté, tant et si bien qu'il se retrouvait tout juste admissible. On attendait donc de lui qu'il fasse une meilleure prestation à l'oral et qu'il arrive à convaincre le jury des Français de ses capacités à sortir le pays de l'ornière. Les avis étaient très partagés, mais finalement, il semblerait qu'il aurait eu droit à l'indulgence des examinateurs. Bien sûr, il y avait une large majorité de « peut mieux faire », mais il semblerait qu'il soit finalement déclaré admis, sous réserve de repasser l'épreuve de la déclaration de politique générale, avec son corollaire de la question de confiance.

Le problème, c'est que Manu a fait comme la plupart des étudiants : il a passé plusieurs concours en même temps et il a déjà été brillamment admis à celui du Medef. Il est donc légitimement permis de se demander vers quoi il va se tourner désormais. Nous ne devrions pas tarder à être fixés.