Je candidate

Tu candidates, il ou elle candidate, nous candidatons, vous candidatez, ils ou elles candidatent. Jean-François Copé aura donc tenu moins d’un mois sa cure de silence médiatique. Lui qui affirmait qu’il était bien loin de tout ça, que la question d’une candidature aux primaires de la droite et du centre ne se posait pas, a brusquement décidé qu’il devait se lancer, toutes affaires cessantes, dans la course pour attraper la queue du Mickey, si l’on veut bien me passer cette comparaison. C’est qu’il y a déjà du monde sur le manège, dont les chevaux montent et descendent au gré des sondages.

Voyons. Se sont déjà déclarés Alain Juppé et François Fillon, ainsi qu’Hervé Mariton, Nadine Morano et Frédéric Lefebvre, sans oublier Jean-Frédéric Poisson, proche de la manif pour tous. JFC ne serait jamais que le septième larron dans cette famille politique. Mais ce n’est pas fini, loin de là. Nicolas Sarkozy, avec des minauderies de rosière, a beau répéter qu’il ne veut pas annoncer sa candidature tout de suite, personne ne doute qu’il se présentera. Il ne sera vraisemblablement pas le seul : il est question de Bruno Lemaire, de Nathalie Kosciusko-Morizet, de Michèle Alliot-Marie et peut-être d’un centriste en la personne de Jean-Christophe Lagarde. Quand on vous dit que ce seront des primaires ouvertes, ce n’est pas une formule : les candidats risquent le refroidissement avec tous ces courants d’air.

Et puis il y a ceux qui refusent le processus, comme Nicolas Dupont-Aignan, qui sait que ses chances à une primaire sont nulles, mais qui veut participer à l’élection finale. Quant à François Bayrou, visiblement il se tâte : si son poulain, Alain Juppé, sort gagnant, il le soutiendra, si c’est Nicolas Sarkozy, il pourrait se présenter à nouveau. En attendant le résultat des courses, on peut s’attendre à de belles empoignades entre responsables politiques supposés être du même bord. Il ne sera sans doute pas facile de raccommoder les charpies qui en sortiront. Il y a peu de chance cependant que la gauche en bénéficie, tant elle est divisée elle-même. On ne sait même pas quel processus de désignation de son ou ses candidats sera retenu. C’est peut-être ce qui a poussé Jean-Luc Mélenchon à prendre les devants en annonçant sa candidature sans se préoccuper le moins du monde de ses alliés et soutiens potentiels. Une stratégie à la hussarde qui n’a jamais vraiment réussi dans les institutions de la 5e république, faites pour favoriser un candidat soutenu par un parti.