Couvre-chef

Après la grave agression commise à Marseille par un adolescent turc d’origine kurde de 16 ans sur un professeur juif qui portait une kippa, on a focalisé l’attention sur ce signe distinctif, devenu objet de polémique. Revenons d’un mot sur l’origine de ce fait divers, qui témoigne d’un phénomène très inquiétant. En effet, l’auteur de cet acte antisémite se serait radicalisé tout seul, en recherchant la propagande islamiste sur Internet. Il n’aurait pas subi d’influence familiale ou dans un cercle d’amis ou de connaissances, ne se serait pas rendu dans une mosquée salafiste et encore moins n’aurait été soumis aux pressions d’un milieu carcéral.

Il serait devenu cette espèce de « loup solitaire » tout seul, attiré par une idéologie qui fait d’Israël et par extension tous les juifs, le responsable de tous les maux qui peuvent frapper les musulmans. Il a pris au pied de la lettre l’injonction faite à tous les croyants de frapper l’ennemi là où ils se trouvent, avec toute arme disponible. Son seul regret serait d’avoir échoué dans sa tentative et il serait déterminé à recommencer dès qu’il en aurait l’occasion. À la suite de ce grave incident, le président du consistoire israélite de Marseille a appelé les juifs de la ville à enlever provisoirement la kippa en attendant des jours meilleurs. Une initiative désavouée par le grand rabbin de France qui estime qu’il ne faut pas céder sur les principes. Jusque-là, il s’agit d’un débat interne à la communauté israélite, tout à fait légitime, et qui la regarde. Par la suite, diverses personnalités ont exprimé leur solidarité avec les juifs et la condamnation de cet acte violent : parfait.

Ce qui est plus contestable, c’est quand d’autres jugent bon de mettre leur grain de sel et enjoignent les Israélites à porter leur kippa envers et contre tous sans se laisser intimider. C’est bien facile d’être courageux par procuration. On a atteint des sommets avec l’initiative des députés d’opposition Claude Goasguen et Meyer Habib qui sont venus à l’Assemblée nationale coiffés de la kippa. Si le second est une figure connue du Conseil représentatif des institutions juives de France, le premier n’est juif en aucune façon et semble avoir voulu faire un coup médiatique, à la manière du « je suis Charlie », mais sans sa spontanéité. Par ces temps troublés, la récupération guette à tous les coins de rue. On ignore toutefois si Claude Goasguen a poussé le symbole jusqu’à se faire circoncire en signe de solidarité.

Commentaires  

#1 poucette 15-01-2016 15:39
j'ai entendu une autre solution :mettre un chapeau par dessus la kippa...pourquoi pas !ce qui m'interpelle davantage c'est le jeune âge de cet apprenti assassin .qui se serait "formé' sans aide extérieure .
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