Tout fout le camp !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 2 janvier 2016 11:09
- Écrit par Claude Séné
Le soir du 31 décembre est habituellement le prétexte à réjouissance populaire, mais cette année, le cœur n’y était visiblement pas. Non seulement le feu d’artifice sur les Champs-Élysées avait été remplacé par une courte projection sur l’Arc de Triomphe, mais encore dans de nombreux quartiers défavorisés les feux de joie spontanés allumés à l’aide de véhicules sur la voie publique ont été purement et simplement annulés. La faute sans doute à la présence de 60 000 policiers ou militaires patrouillant dans les zones les plus sensibles, toujours est-il que la fête a été gâchée.
Qu’on en juge plutôt. Il n’y a eu cette année que 804 voitures incendiées dans la nuit du passage à 2016, une misère, comparée aux 940 de l’année dernière, une diminution de près de 15 %. Alors que le chiffre montait régulièrement tous les ans et qu’il n’était pas exclu que l’on passe la barre mythique des 1 000 véhicules brûlés, les mesures de précaution du ministère ont ruiné les espoirs de toute une génération qui veut démontrer que la jeunesse actuelle sait encore s’amuser et qu’elle ne le cède en rien à la précédente, assez joueuse elle-même, il faut le reconnaitre.
Certains esprits chagrins s’étonneront que les jeunes les plus défavorisés s’en prennent à la bagnole, qui semble pourtant le symbole de la réussite sociale et que par ailleurs ils vénèrent souvent au point de ne pas résister à la tentation de s’approprier provisoirement ou plus durablement certains spécimens utiles à la réalisation de leurs jeux innocents tels que les rodéos ou le casse à la voiture bélier, très prisé dans nos banlieues. Il n’y a pas si longtemps, dans la bonne ville de Nantes, une femme a été trainée sur 2 kilomètres à l’aide de sa ceinture de sécurité, version moderne des sports de glisse, un peu rude cependant, je l’admets.
Au fond, l’automobile, tout le monde l’adore, un peu à la façon du Veau d’Or, et les immatriculations ont fortement augmenté l’an dernier. Il n’est pas si étonnant que certains se mettent à brûler ce qu’ils ont adoré, telles les idoles des saintes Écritures, je veux dire l’Autojournal ou la cote de l’Argus. La sacro-sainte bagnole, que l’on aime détester pour sa pollution et dont on ne sait pas se passer. Finalement, les djeunes que l’on soupçonne de ces destructions volontaires devraient toucher la prime à la casse, qui permet de renouveler le parc automobile. Une façon de joindre l’utile à l’agréable.
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