Imposteur

Voilà un personnage que l’on rencontre de plus en plus souvent « grâce » aux multiples moyens de communication en cours aujourd’hui, téléphone, Internet, réseaux sociaux…

Par définition, il emprunte une identité, celle d’un employé de confiance, d’une banque, d’un avocat, d’un médecin, d’un ministère, et essaie de vous arnaquer vos données personnelles pour une utilisation frauduleuse. Ce sont des maîtres de la supercherie, souvent des escrocs à la petite semaine contre lesquels on est très largement averti.

Ils n’ont rien à voir bien sûr avec ces grands imposteurs de l’histoire, menteurs ou génies dont les existences construites sur le mensonge ont souvent inspiré littérature et cinéma, tel Martin Guerre, faux rescapé de la guerre, Jean-Claude Romand, faux médecin, Janet Cooke et son faux reportage sur Jimmy héroïnomane et même Blaise Cendrars qui n’a jamais été « le baroudeur » pour lequel il voulait se faire passer, et tant d’autres !

Ces imposteurs du quotidien n’illustrent qu’une facette de l’imposture, il existe en effet le syndrome de l’imposteur rencontré dans plus de 70 % de la population dont plus de la moitié sont des femmes.

Ce syndrome, c’est une tendance à penser qu’on trompe son entourage sur son niveau de compétence, accompagné de la peur d’être démasqué. Désagréable impression d’être surestimé, de ne pas être à sa place… cela peut aller jusqu’à penser ne pas mériter l’affection reçue.

Ce n’est pas une maladie, mais un syndrome, avec donc plusieurs composantes, qui vont du doute de sa propre intelligence, on se sent nul, de ses capacités qui sont moins bonnes qu’elles ne paraissent, l’impression de cacher son vrai niveau. Ce syndrome peut s’exprimer dans l’attribution des échecs à des causes internes, et les réussites à des causes externes, montrant en évidence un manque de confiance et d’estime de soi. Ce sentiment d’imposture a un impact, sur la santé, le travail, la vie personnelle… Tous ces sentiments sont généralement dominés par la peur d’être démasqué, d’être pris pour un usurpateur et peuvent pousser à un perfectionnisme supposé cacher l’imposture.

Ce syndrome trouve souvent son origine dans l’enfance, soit l’imposteur a cherché à attirer l’attention en visant la perfection, après avoir reçu des messages négatifs de la part d’autorités, professeurs, parents, soit au contraire il a été victime de survalorisation et subit les pressions parentales sur ses résultats scolaires, ou encore il a vécu une concurrence entre frères et sœurs. Toute situation source de dévaluations peut générer ce sentiment d’imposture, préjugés sociétaux, genre, origine, sexualité (si les femmes sont plus touchées, c’est parce qu’elles sont soumises à des dévalorisations permanentes). Autant de raisons d’atteindre l’estime de soi, responsables de la mise en place de ce syndrome. Cette dernière peut être évaluée par un test qui s’appelle « l’échelle de Clance » à travers 20 situations différentes, donnant des pistes pour restaurer son image : arrêter les auto-insultes, faire un tableau de ses réussites, chercher la cause réelle de ses succès, apprendre à accepter les compliments… et bien sûr parler de ce sentiment que l’image que l’on donne de soi n’est qu’une tricherie pour accepter de bonne grâce les bonnes choses qui nous sont arrivées et qui arriveront !

Promis, je vais en parler à mon psy !

L’invitée du dimanche