Cherchez la femme
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 2 juillet 2022 10:45
- Écrit par Claude Séné
L’échéance de l’annonce du prochain gouvernement approche à grands pas. Elle devrait intervenir au plus tard mercredi prochain, avant la déclaration de politique générale de la Première ministre, qui refuse toujours de préciser si cette formalité sera suivie ou non d’un vote, probablement parce que le véritable décideur, le Président de la République, ne le lui a pas encore révélé. De même que si Élisabeth Borne a effectivement consulté diverses personnalités politiques, c’est bien Emmanuel Macron qui arrêtera la liste définitive des ministres. À la difficulté habituelle de composer un gouvernement répondant à des dosages subtils d’impératifs contradictoires, s’ajoute une nécessité plus brûlante que jamais, celle de devoir remplacer quatre femmes éjectées du précédent gouvernement.
Et donc de trouver au minimum quatre nouvelles femmes, car il est exclu de renoncer à la parité en ce domaine, ce serait envoyer un signal désastreux à la moitié au moins de l’électorat, toutes tendances politiques confondues. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas si simple que cela en a l’air. Il faut que les candidates potentielles cochent les bonnes cases, une exigence tout aussi compliquée pour les hommes, d’ailleurs. La tentation est donc grande de recourir à des personnes expérimentées, qui ont déjà exercé des fonctions similaires. Heureusement, ou malheureusement, la question de la compétence a été évacuée depuis fort longtemps. Les temps ne sont plus où Françoise Giroud s’exclamait en 1983 : « la femme sera vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente ». Les exemples, que l’on ne donnera pas, mais que chacun peut retrouver aisément, sont à présent foison. Et précisément, la chaine BFMTV avait invité hier une ancienne ministre, Marlène Schiappa, qui expliquait, à l’instar des hommes politiques, qu’elle restait disponible pour servir la France, si on le lui demandait. Ce qui semble l’exclure de la « short list » des ministrables à court terme.
On ne peut pas dire que le « come-back » de Roselyne Bachelot au ministère de la Culture ait, lui non plus, été une franche réussite, même si elle a pâti des circonstances. On se retrouve avec les mêmes difficultés que dans les entreprises, où il faudrait recruter des têtes nouvelles, mais expérimentées, des débutantes avec 15 ans d’ancienneté au minimum, si possible déjà connues du public. Ah ! oui ! il vaudrait mieux aussi qu’elles ne soient pas trop grandes gueules. À la Rem, on chercherait en vain l’équivalent de Rachida Dati ou de Nadine Morano. Eh bien, voilà des « prises de guerre » que le président aimerait bien présenter sur son tableau de chasse. Mais la première a déjà récusé par avance toute proposition qui ne lui sera donc probablement pas faite, et la seconde est sortie des écrans radars depuis un certain temps. De plus, l’expérience de débauchage de Damien Abad, anciennement LR, a donné des résultats suffisamment catastrophiques pour ne pas être renouvelée. Patience, donc.