Faute avouée
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 11 mars 2022 10:43
- Écrit par Claude Séné
« Je vais plaider coupable ; j’ai dit, écrit, publié à Béziers un certain nombre de choses, par exemple au moment des combats en Syrie et en Irak, et de l’arrivée de réfugiés chez nous, que je regrette. [...] Moralement, c’est pas bien… c’est pas une erreur, c’est une faute ». « J’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conséquences en me retirant de la vie politique ». Ah ! non, ça ce n’est pas Robert Ménard qui l’a dit, mais Lionel Jospin après son élimination au premier tour de l’élection présidentielle en 2002.
Robert Ménard, lui, n’a nullement l’intention de démissionner de son poste de maire de Béziers, malgré ses propos, qu’il répudie aujourd’hui, au sujet des migrants dont il condamnait l’arrivée au moment des guerres au Proche-Orient. Sa prise de conscience est bien tardive, à supposer qu’elle soit sincère. Ce pauvre Robert, il a dû être obligé de reprendre deux fois du caviar et de la vodka pour oublier ces malheureux Ukrainiens chassés de chez eux par le vilain russe Poutine, qu’il regrette amèrement d’avoir soutenu il n’y a pas si longtemps. Un peu comme Guy Bedos qui essayait de se consoler de la faim dans le monde en allant au restaurant s’empiffrer de desserts, ou Coluche qui se plaignait que les gens meurent de la famine en direct dans le poste, pendant qu’il était à table. Bon, Robert, c’est un peu pareil. La honte, il l’a bue. Et même que ce n’est pas si terrible que ça, finalement. Je parie qu’il est capable de sortir de nouvelles énormités racistes et xénophobes si nécessaire, comme le boulimique peut recommencer à manger après s’être fait vomir volontairement.
En fait, du coup, comme disent les « djeuns », il peut se targuer d’avoir reconnu ses erreurs, lui. Pas comme son ancien ami Éric Zemmour, qu’il abandonne au profit de Marine Le Pen, qu’il juge désormais plus fréquentable. Elle aussi essaie de faire oublier ses photos compromettantes avec l’autocrate russe, du temps où il l’aidait à contracter des emprunts pour financer ses campagnes électorales. Elle l’a échappé belle d’ailleurs, avec les sanctions bancaires, la banqueroute de la Banque centrale russe, la dévaluation sauvage du rouble, elle aurait pu se retrouver avec des promesses de prêt aussi peu fiables que les fameux emprunts russes d’avant la guerre de 14 qui ont ruiné les petits épargnants français. Si j’avais mauvais esprit, ce qu’à Dieu ne plaise, je dirais que ce brave Robert a décidé de voler au secours de la victoire entre ses deux potes. Marine est un peu en avance sur Éric dans les sondages, sa religion est faite. Il se refait une virginité, et roulez jeunesse, ce serait reparti pour un tour ! Un peu trop facile, non ?
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