Brèves de comptoir
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 15 février 2022 11:11
- Écrit par Claude Séné
Et je commencerai par la bonne nouvelle ! Vous avez dû, comme moi, vous inquiéter des bruits de bottes en provenance d’Ukraine et vous faire du souci sur les préparatifs d’une invasion par l’armée russe qui masse des troupes à la frontière et organise des manœuvres militaires sur le territoire de la Biélorussie, pays frontalier des deux belligérants potentiels. Les Américains nous ont d’ailleurs aimablement indiqué la date du début des hostilités et c’est pour demain, le 16 février. J’ai réussi à me procurer une copie de l’agenda de Wladimir Poutine et je suis en mesure de rassurer tout le monde. À la date du 16, le sympathique dictateur russe a inscrit sur toute la journée, en travers, « piscine avec Sergueï » *
Comme il n’y a rien non plus pour la fin de semaine, on peut considérer que la guerre mondiale est évitée, du moins pour l’instant. Par contre, le budget téléphone des chefs d’État n’est pas près de diminuer avec tout ça. Je crois bien qu’Emmanuel Macron a explosé son forfait ce mois-ci, qui n’est même pas encore terminé, et ce ne sont pas les deux ou trois jours de moins en février qui vont permettre de faire la soudure. À mon avis, il va se faire remonter les bretelles par Maman. Il n’est pas raisonnable non plus. On l’a vu la semaine dernière minauder au bout du fil : « c’est toi qui raccroches, Wlad » « non, c’est toi, Manu » « bon alors on raccroche ensemble à trois... un, deux, ne triche pas, Wlad… » alors qu’ils venaient de se voir à Moscou. Quels gamins, quand même ! Ce qui serait ballot, c’est qu’une conflagration mondiale les empêche de passer leurs vacances ensemble. La prochaine fois, ils nous le chanteront : « est-ce que tu viens pour les vacances ? »
À propos de chanson, je ne peux pas terminer ce billet un peu de bric et de broc sans mentionner une atteinte intolérable aux droits humains et un recours à la torture, indigne d’une démocratie avancée, pratiquée par les autorités néo-zélandaises pour s’opposer au mouvement de contestation des mesures sanitaires qui touche leur pays. Cette fois, ça va trop loin. Les policiers ont tenté de disperser les manifestants en leur infligeant un pot-pourri, qui n’a jamais mieux mérité son nom, de mélodies et de chansons dégradantes, au premier rang desquelles se trouvait l’indigente « Macarena » popularisée en 1993 par Los del Rio, un groupe de terrorisme musical qui envahit les cerveaux et refuse obstinément d’en sortir. Malheureusement, en hémisphère austral, c’est l’été, et les canons à eau utilisés par les forces de l’ordre ont été accueillis à bras ouverts pour nettoyer la boue sur les manifestants hilares, dansant au rythme endiablé des murs de son déployés devant eux. On n’ose imaginer l’extension de ces méthodes barbares dans notre beau pays, patrie de la valse musette et de l’accordéon : « chauffe, Marcel ! »
*Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères (Note du traducteur)