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Un premier mai pas comme les autres
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 1 mai 2020 10:38
- Écrit par Claude Séné
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Ce slogan a été le fil conducteur du discours d’Emmanuel Macron diffusé sur Twitter. C’est une évidence, et « en même temps », comme il aurait pu le dire lui-même, ce qui aurait été vraiment différent, c’est qu’il s’abstienne pour une fois de bonnes paroles, pour laisser place à une ligne politique claire en faveur des gens qui souffrent le plus de la situation actuelle. Contrairement à la chanson de Sylvie Vartan avec Carlos, les deux minutes trente-quatre de son allocution n’ont pas apporté « que du bonheur ».
Philippe Martinez ne s’y est pas trompé, qui réclame au chef de l’état des « preuves d’amour » et ne se satisfait pas d’un discours lénifiant et consensuel, qui n’engage en vérité à rien, tout en passant un peu de pommade à ces travailleurs dont on fête la journée. Pas si simple de célébrer un premier mai où il est interdit de défiler dans les rues, à moins de le faire seul, avec sa petite banderole, comme dans ce dessin humoristique dans lequel une foule brandit un calicot avec ces mots : « du pain ! », suivi d’un petit gars tout seul qui, lui, réclame des biscottes. Sans compter le muguet qui sera absent des ventes à la sauvette, privant le Parti communiste d’une de ses sources de revenus, avec la vente de t-shirts et la fête de l’huma. À défaut de défiler, on a toujours le droit de mettre une banderole à son balcon et les Insoumis ont déjà suggéré la tenue de concerts de casseroles pour se rappeler au bon souvenir des puissants et démontrer que l’esprit de contestation salutaire, que le président appelle « l’esprit chamailleur », n’a pas disparu. Ce qui me gêne un peu dans le concept, c’est qu’il rappelle un mouvement que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, quand les partisans de l’Algérie française appelaient à faire du morse tous les soirs sur l’air de « tatati tata ».
Et puisqu’on évoque l’extrême droite, il y a une chose qui ne change pas, c’est la confiscation de Jeanne d’Arc par le Rassemblement national. Marine Le Pen est allée déposer une gerbe devant la statue équestre de la célèbre Pucelle qui ne lui appartient pas plus qu’à n’importe quel Français. Une question me taraude cependant. Quelle case la présidente du RN a-t-elle cochée sur l’attestation de déplacement dérogatoire qu’elle a dû remplir en toute logique pour se rendre place des Pyramides à Paris ? Motif familial impérieux, pour suppléer Jean-Marie, coincé dans une EPHAD ? À moins qu’elle ne considère qu’il s’agit d’une promenade hygiénique, mais elle serait à plus d’un kilomètre de la Fédération de Paris, située rue Jeanne d’Arc, dans le 5e arrondissement.
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