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Ça va les chevilles ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 4 décembre 2019 10:52
- Écrit par Claude Séné
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Serait-ce un effet inattendu du réchauffement climatique ? On constate avec étonnement que la saison du melon connait un regain pour le moins surprenant pour le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Satisfait de lui-même et imbu de sa personne, dont les idées n’ont cependant rien de révolutionnaire, s’appuyant sur un scientisme dévoyé, le ministre a déclaré qu’il faudrait exercer sa fonction pendant 10 ans. Selon lui, et grâce à lui, la situation de l’école s’est améliorée depuis qu’il s’en occupe, et au fond, il suffirait qu’il reste aux manettes pour que tout aille bien.
Il faut quand même une sacrée dose de mauvaise foi pour tirer cette conclusion du rapport et du classement Pisa dont les résultats viennent de tomber. Le niveau des élèves français de 15 ans dans les matières principales est resté stable, légèrement au-dessus de la moyenne des 79 pays développés qui ont participé. Rien de honteux, ni de glorieux, par rapport au précédent classement il y a 3 ans, pile-poil avant que Mr Blanquer prenne ses fonctions. Nous côtoyons des pays comme l’Allemagne dont le système est souvent cité en exemple. Évidemment, c’est un peu vexant pour un pays arrogant qui a toujours cru que son enseignement était le meilleur du monde, notamment son école maternelle, une réputation largement usurpée. En dehors de l’aspect épidermique d’un orgueil national mal placé, le plus préoccupant est que la France reste championne des inégalités devant le savoir, juste derrière Israël et le Luxembourg. Ce qui veut dire que l’école française peine à réduire les inégalités sociales qui sont à l’origine de ce déséquilibre.
Là où Jean-Michel Blanquer a raison, c’est quand il dédouble les classes de CP en zone prioritaire, mais c’est largement insuffisant. Il faut amplifier ce mouvement et l’étendre à tout le territoire. Le ministre découvre aussi brusquement à l’occasion du projet de réforme des retraites que les enseignants sont mal payés, mal considérés et que cela peut avoir une certaine influence sur le « cœur à l’ouvrage » sans lequel aucun enseignement n’est efficace. Si le ministre de l’Éducation demande un mandat de 10 ans, il est encore très en deçà des prétentions du Président, qui, lui, envisage d’étaler sa réforme des retraites sur 15 ans, hypothèse basse, voire 30 ou 40 ans si l’on applique la clause du « grand-père ». Je n’ose pas croire qu’il a l’intention d’empiler les mandats jusqu’à l’âge pivot de 64 ans, ce qui nous amènerait jusqu’en 2041, et plus si affinités. À supposer que lui ne se lasse pas de l’exercice d’un pouvoir de Président des riches, j’imagine qu’il finirait par épuiser la patience des Français, qui commencent déjà à fatiguer sérieusement.
Commentaires
ah le bon vieux temps ...