Chapeau bas !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 10 janvier 2018 10:18
- Écrit par Claude Séné
Je n’ai pas toujours été tendre avec le président Macron, mais cette fois, je suis obligé de reconnaître qu’il a frappé un grand coup. À moins d’avoir passé les derniers jours sur une île déserte, et encore, vous n’avez pas pu échapper à cette image qui a fait le tour du monde, et qui valait plus qu’aucun long discours sur les droits de l’homme. Enfoncée, la formule de Kennedy lors de son déplacement à Berlin, et son fameux « ich bin ein berliner ». La seule tenue vestimentaire aura fait le job pour la visite en Chine du président français.
Car c’est d’abord un coup de génie du staff de communicants qui entoure Emmanuel Macron. Le secret avait été bien gardé et c’est la stupeur qui a prévalu à sa descente d’avion en découvrant sa tenue, celle d’un bonze tibétain, drapé dans son costume traditionnel jaune et rouge, l’épaule découverte malgré le froid assez vif à Pékin. On imagine que de son côté, Mathieu Ricard a dû se trouver tout drôle dans le costard du président avec qui il a échangé sa tenue. Ne reculant devant aucun sacrifice, Mr Macron a dû se raser le crâne pour parfaire le rôle de moine qu’il a décidé d’endosser en guise de protestation muette sur le sort réservé au Dalaï-lama, et à travers lui à tous les Tibétains opprimés et aux dissidents empêchés d’exprimer leurs opinions sous peine d’emprisonnement ou pire encore. C’est ce que j’appellerai payer de sa personne, même si les cheveux repousseront. Le pire, c’est que l’habit monacal lui va aussi bien que le costume trois-pièces. Son passé d’enfant de chœur, peut-être ? Par contre, je suis moins sûr pour la tenue de la première dame. Était-il vraiment judicieux de faire enfiler à Brigitte Macron ce déguisement de panda géant, assorti d’une solide provision de pousses de bambou ? je m’interroge.
Pendant tout son séjour, Emmanuel Macron aura employé le nous, associant la France et la Chine dans une action commune, entre partenaires, à égalité de droits et de devoirs. Cela m’a rappelé une petite histoire que certains d’entre vous connaissent. C’est une petite souris et un éléphant qui sont amis et qui décident de faire une course dans la savane, pour s’amuser. Évidemment, avec son poids, l’éléphant fait trembler la terre, et après un moment, la petite souris s’écrie : « stop ! » L’éléphant s’exécute et la souris lui dit : « tu ne vois pas toute la poussière qu’on soulève ? »
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