Donald Super Trump

Certes, le président américain n’a pas décroché le prix Nobel de la paix qu’il espérait jusqu’au dernier moment et qui a été attribué à l’opposante principale au pouvoir personnel contesté de Nicolas Maduro au Venezuela, Maria Corina Machado, mais ce n’est que partie remise, et il conserve toutes ses chances pour l’année prochaine. À condition toutefois de réussir à débloquer la situation en Ukraine, alors que ses relations avec Vladimir Poutine piétinent sous des apparences de cordialité. Donald Trump semble avoir enfin compris qu’il ne fallait pas croire son homologue russe sur parole et que ses ambitions territoriales restaient intactes.

Il reçoit aujourd’hui la visite de Volodymyr Zelinsky pour sa troisième rencontre d’état. On se souvient de l’humiliation infligée au président Ukrainien dans le bureau ovale. Depuis les relations se sont normalisées, grâce à la médiation des pays européens notamment, qui achètent les armes et les munitions pour le compte de l’Ukraine. Tant que les affaires seront profitables aux États-Unis, Donald Trump pourra s’estimer satisfait. Il peut même se payer le luxe de jouer avec l’idée de fournir aux Ukrainiens les missiles à longue portée qu’ils demandent, en fonction de son humeur du moment. Une situation qu’il adore comme on l’a vu dans les « négociations » des droits de douane avec ses supposés partenaires. Ses caprices et ses fréquents changement d’avis indiquent surtout une position de faiblesse relative, que Wladimir Poutine a appris à décoder depuis longtemps. Les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer à nouveau dans un délai de 2 semaines à Budapest en Hongrie, alors que la rencontre bilatérale Poutine Zelinsky a achoppé sur les conditions matérielles et les exigences russes.

Les spécialistes estiment qu’il ne faut pas trop attendre de la rencontre au sommet, si elle est confirmée, car les conditions d’une paix et même d’un simple cessez-le-feu, sont loin d’être réunies. Les discussions sur la fourniture éventuelle de missiles américains aux Ukrainiens pourraient servir d’écrans de fumée pour faire diversion sur les enjeux principaux de cette guerre. Les Russes affectent de se sentir menacés par l’Otan si des missiles Tomawaks étaient déployés en Ukraine, alors qu’eux-mêmes ont internationalisé le conflit en faisant appel au renfort de soldats nord-coréens sur le terrain. Trump a fait des ouvertures par le passé visant à mettre un terme au conflit pour reprendre la compétition sur le plan des échanges commerciaux, afin de faire gagner de l’argent des deux côtés. Poutine, pour sa part, privilégie l’expansionnisme russe et le retour à une « grande Russie » comme au bon vieux temps de la guerre froide et même bien avant. Il n’a pas saisi la main tendue et les concessions très avantageuses qui lui étaient promises dès le début. Et je crains qu’il ne continue à noyer le poisson et à balader Donald Trump comme il l’a si bien su le faire jusqu’ici.