Sale semaine pour Donald

Je ne suis pas du genre à me réjouir du malheur d’autrui, mais quand il s’abat sur certaines personnalités j’ai un peu de mal à compatir sincèrement au chagrin que peuvent éprouver des proches de la victime. C’est le cas avec l’assassinat d’un prosélyte de Donald Trump, qui a participé activement à son élection puis à sa réélection comme président des États-Unis, en animant le mouvement MAGA (Make America Great Again) et en soutenant aveuglément la moindre de ses positions. Ce qui ne m’empêche pas de condamner fermement l’usage de la violence pour combattre la politique de Trump, même s’il y a eu recours lui-même.

Charlie Kirk, âgé de 31 ans, a été tué par balle au cours d’un meeting destiné à soutenir le président. Il était partisan de l’amendement permettant le port et l’usage d’armes, et l’on peut dire qu’il a péri par l’épée qu’il a lui-même contribué à forger. D’une manière générale, ce représentant des jeunes conservateurs était un parfait exemple des réactionnaires américains qui ont porté Trump au pouvoir. Nationaliste chrétien convaincu, farouchement hostile à l’IVG, dénonçant la théorie woke, condamnant les militants de la transition de genre, il alimentait par des podcasts très suivis rumeurs et fake news, en défendant des théories complotistes et en accusant les démocrates et les « gauchistes » de vouloir prendre le pouvoir par la force. Sans oublier les tirades antivax au moment du Covid et toute la désinformation relayée par la chaîne Fox news à laquelle il contribuait régulièrement. Charlie Kirk était proche de la famille Trump dont il avait conseillé et assisté le fils, Donald Junior en 2016.

Le président Trump, sincèrement touché par la mort d’un de ses plus fidèles partisans, a également accusé le coup devant des revers politiques majeurs sur la scène internationale. L’affaire des drones russes « égarés » dans l’espace aérien de la Pologne a été volontairement minimisée pour masquer l’affront de son « ami » Poutine, qui ne fait visiblement aucun cas des tentatives de négociations ni de l’hypothèse de nouvelles sanctions économiques imposées par les États-Unis. Cette nouvelle humiliation est un aveu de faiblesse et la preuve que Trump n’activera pas l’article 5 du traité de l’OTAN pour défendre un pays membre contre une attaque éventuelle de la Russie. Par ailleurs, il se confirme que si Donald Trump continue à soutenir Israël en toutes circonstances, son « allié » Netanyahou en profite pour le mettre régulièrement devant le fait accompli, comme cette attaque illégale d’un immeuble au Qatar soupçonné par erreur d’abriter des membres du Hamas. Trump n’aurait été prévenu qu’à la toute dernière minute, ce qui fait désordre et démontre là encore l’impuissance du dirigeant supposé le plus influent de la planète. Il ne manquerait plus qu’il perde au golf !