
La guerre du golf n’aura pas lieu
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 21 juin 2025 11:13
- Écrit par Claude Séné

1990, début de la première guerre du Golfe Persique. L’Irak décide d’annexer le voisin koweïtien. Le président des États-Unis, Georges Bush, va prendre la tête d’une coalition sous mandat de l’ONU et déclencher l’opération « Bouclier du désert ».
2003, seconde guerre du Golfe. Une sorte de mauvais remake de la première version. Georges « dabeulyou » Bush reprend le rôle de son père. Président des États-Unis à son tour, il endosse un costume trop grand pour lui. Lui aussi aura sa guerre contre l’Irak, mais Saddam Hussein ne refait pas l’erreur d’envahir un autre pays. Il faudra un subterfuge et un mensonge éhonté pour obtenir le feu vert de l’ONU afin de débusquer des « armes de destruction massive » imaginaires.
2025, Israël a déclenché une opération militaire contre l’Iran, visant à retarder l’avancement d’un projet de l’état perse de se doter de l’arme nucléaire, et, accessoirement, de fragiliser le régime, qui a pour but déclaré la destruction de l’État d’Israël. Donald Trump, qui a forcément été informé de l’offensive, ne l’a pas empêchée. Une troisième guerre du Golfe est-elle pour autant inévitable ? La réponse est non. En tout cas, pas pendant le weekend. Il y a des limites que le président réélu ne franchit pas. Et le rituel des parties de golf dans sa propriété de Mar-a-Lago en Floride fait partie des lignes rouges, bien plus intangibles que de vulgaires affaires d’État, ne mettant en jeu que les grands équilibres géopolitiques. Et puis, c’est un repère commode dans le temps pour le président, qui semble avoir adopté comme unité des périodes de deux semaines. C’est d’ailleurs le délai qu’il accorde à son vis-à-vis iranien, à qui il octroie la vie sauve pour le moment, pour accepter de saborder son programme nucléaire.
La vérité est probablement plus prosaïque : ce délai de réflexion, il se l’accorde à lui-même, car il ne sait pas encore de quel côté retombera la pièce et s’il a intérêt à voler au secours de la victoire. C’est aussi le temps qu’il faudra pour déployer toute la puissance de feu américaine, s’il décide de s’en servir. L’idéal pour lui serait d’obtenir une capitulation en rase campagne sans coup férir, pour maintenir la fiction du pacifiste qui met fin aux conflits. Un scénario improbable en Ukraine, et guère plus convaincant au proche orient. C’est quand même lui, en 2018, au cours de son premier mandat, qui avait décidé de se retirer de l’accord de Vienne avec l’Iran et de renforcer les sanctions économiques. Avec une nouvelle guerre, son rêve de prix Nobel de la paix pourrait tomber définitivement dans l’eau du Golfe du Mexique qu’il rêve de rebaptiser officiellement Golfe d’Amérique.