
Le désordre mondial
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 18 juin 2025 11:34
- Écrit par Claude Séné

Je ne connais pas précisément le poids de Donald Trump, ni celui d’Emmanuel Macron, mais la récente passe d’armes à propos du départ précipité du premier nommé du sommet du G7, m’a fait penser à cette célèbre réplique que Michel Audiard mettait dans la bouche de Jean-Paul Belmondo dans le film d’Henri Verneuil, 100 000 dollars au soleil en 1964 : « quand les types de 130 kilos disent certaines choses, les types de 60 kilos les écoutent. » Toutes choses égales par ailleurs, quand le président de la première puissance mondiale se permet d’insulter son homologue français en l’accusant de ne jamais rien comprendre, le plus faible doit faire semblant de prendre ça à la blague.
Emmanuel Macron, qui se targue de savoir comment dialoguer avec Donald Trump, n’a plus qu’à essayer de digérer cette nouvelle couleuvre, et constater que la loi de la jungle est plus que jamais la seule qui s’applique dans les relations internationales. Pour quelle impérieuse raison le président américain a-t-il jugé indispensable de rentrer aux États-Unis, en plantant là les 6 autres représentants des démocraties occidentales les plus importantes, nous ne le saurons peut-être jamais. Le lien avec la guerre déclenchée par surprise par Israël contre l’Iran fait partie des hypothèses les plus probables. Netanyahou a en effet mis le monde devant le fait accompli, et notamment son allié inconditionnel américain, qui semble se préparer à devoir intervenir pour transformer la victoire israélienne en triomphe, dont il pourrait se targuer. À défaut de réussir à faire la paix, il pourrait de nouveau faire prévaloir la guerre au Moyen-Orient, quitte à laisser la Russie faire régner son hégémonie dans la zone d’influence qu’elle revendique.
Telle la Société des Nations qui s’est dissoute en 1946 après 26 ans de bons et loyaux services, l’Organisation des Nations unies n’a plus de réel pouvoir, sinon symbolique. J’en veux pour preuve, entre autres, le déclenchement de cette guerre préventive d’Israël, qui ne répond pas aux critères définis par le droit international, sur le modèle de la légitime défense, qui sont le caractère d’urgence et de proportionnalité. La menace nucléaire de fabrication d’une bombe par les Iraniens existe, mais elle est loin d’être opérationnelle et les recours pacifiques sont loin d’être épuisés. Le but, à peine voilé, serait probablement à chercher du côté d’un renversement du régime, passant par l’élimination physique du Guide suprême de la révolution. En clair, ce serait la politique des assassinats ciblés qui viserait les responsables des états ennemis. Quoi qu’on pense du régime des mollahs et de l’idéologie qu’il défend, aucune déstabilisation venue de l’extérieur n’a jamais produit de résultat convaincant depuis les guerres du Golfe. Nous voyons au contraire les conflits s’enkyster et ne déboucher que sur des situations chaotiques, léguées aux générations suivantes.