
C’est qui le patron ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 13 juin 2025 11:36
- Écrit par Claude Séné

Donald Trump se donne beaucoup de mal pour accréditer l’idée que rien ne se passe dans le monde sans qu’il n’en soit informé, et qu’il laisse faire à défaut de l’autoriser expressément. Il en a donné des exemples en humiliant publiquement le président ukrainien, qui lui demandait un soutien pour résister à l’envahisseur russe, profitant de la situation de faiblesse de Volodymyr Zelenski. Il a essayé d’en faire autant avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a su retourner la situation à son avantage, et il a tenté de malmener tous les partenaires des États-Unis en leur imposant des droits de douane exorbitants.
Sur le plan intérieur, il poursuit la stratégie du bulldozer, en outrepassant largement ses prérogatives dans le but de discréditer ses opposants, accusés de faiblesse et de laxisme. Il veut créer ainsi un climat d’affrontement justifiant l’emploi de la force brute, pour se poser en sauveur de la nation contre une situation insurrectionnelle qu’il contribue à créer. Étant le maître de la plus grande puissance du monde, il me fait penser à l’ancien homme d’affaires des années 2000, Jean-Marie Meissier, que les « Guignols » avaient surnommé J6M, pour « Jean-Marie Meissier, Moi-Même, Maître du Monde » dont l’empire a été largement repris depuis par Vincent Bolloré. Et cependant, tout puissant que soit Donald Trump, son protégé, Benyamin Netanyahou, s’il a pris la peine de l’informer de son intention de lancer une vaste opération militaire contre l’Iran la nuit dernière, ne lui a en aucun cas demandé son autorisation pour déclencher les hostilités. Il est même probable que Donald Trump ait tenté de l’en dissuader, lui qui continue à vouloir discuter avec le régime iranien, pour obtenir l’encadrement du programme nucléaire en échange d’une levée progressive des sanctions économiques.
Israël a une nouvelle fois justifié la description qu’en avait faite en son temps le général de Gaulle, qui le qualifiait de « peuple sûr de lui et dominateur » en déclenchant ce qui pourrait devenir une nouvelle guerre « préventive ». Après des frappes aériennes de grande ampleur, l’Iran ne peut que répliquer pour ne pas perdre la face vis-à-vis de sa population. Des drones iraniens seraient en ce moment même en route pour riposter sur le territoire israélien, ce qui pourrait constituer le début d’une escalade très dangereuse. L’Iran a déjà fait savoir qu’il pourrait viser des installations nucléaires secrètes. Une menace à prendre au sérieux, qui toucherait toutes les populations présentes dans la région. Le soutien américain n’en sera pas affecté. De ce point de vue, tous les présidents américains successifs ont défendu une aide inconditionnelle à l’État d’Israël. Depuis 1959, l’état hébreu aurait ainsi reçu l’équivalent de 251 milliards de dollars de la part de l’oncle Sam, compte tenu de l’inflation, et aucun candidat ne prendra le risque de perdre le « vote juif ».