Hello Dolly !

Je ne veux pas parler ici de la célèbre comédie musicale américaine créée à Broadway puis portée à l’écran en 1969 pour la plus grande gloire de Barbara Streisand, mais de la brebis du même nom, dont la naissance a eu lieu en 1996 par le clonage de cellules indifférenciées autres qu’un ovule et un spermatozoïde. Cette expérience scientifique a alimenté de nombreux fantasmes dans lesquels il paraissait possible de créer un nombre infini d’individus tous semblables. Le public imagine à l’époque la capacité de multiplier les Einstein ou les Mozart, mais craint la multiplication des Hitler.

À la veille du deuxième tour des législatives, on a un peu l’impression que les Français s’apprêtent à envoyer à l’Assemblée nationale quelques centaines de clones d’Emmanuel Macron, qui partagent en tous points les orientations de leur leader charismatique et seront figés dans un garde-à-vous permanent, le petit doigt sur la machine à voter, prêts à approuver les projets de loi décidés par le chef, quels qu’ils soient. Une impression renforcée par le fait que les candidats de la république en marche qualifiés pour le 2e tour ont visiblement reçu la consigne de ne se prêter à aucun débat avec leurs adversaires, ce qui reste la meilleure manière de ne pas dire ou faire de bêtises qui pourraient gâcher la fête et faire apparaitre au grand jour leur inexpérience et pour certains leur maladresse. D’une façon générale, la campagne électorale est particulièrement atone et manque singulièrement d’arguments. Dans un clip officiel diffusé à la télévision, un porte-parole de Macron explique que la raison principale pour laquelle il faudrait voter en faveur des candidats estampillés REM, c’est parce qu’ils sont nouveaux et qu’ils feront donc nécessairement mieux que des politiciens professionnels, ce qui est devenu pratiquement une insulte. C’est un peu court, jeunes gens.

Je suis prêt à examiner toutes les critiques qui ont pu être adressées au quinquennat Hollande, et avant lui à celui de Sarkozy et ceux qui les ont précédés. Je suis d’accord pour étudier des mesures nouvelles si tant est qu’elles aillent dans le sens du progrès, social d’abord en ce qui me concerne, mais aussi économique, si vous y tenez tant, et que la richesse ainsi créée est redistribuée équitablement. Mais je prétends qu’il ne suffit pas d’être nouveau pour être beau et qu’il est dangereux de lâcher les acquis péniblement obtenus pour l’ombre d’un miroir aux alouettes. En d’autres termes, je m’inquiète de voir arriver un troupeau bêlant de Dolly, prêt à voter tout et n’importe quoi. Là où certains craignent le retour des godillots gaullistes, je vois plutôt l’arrivée de Pataugas, symboles de leur mouvement adepte de la marche.

Commentaires  

#1 Jacotte massé 16-06-2017 11:46
la monarchie se profile de plus en plus , à moins que l'on voit se créer une nouvelle secte avec le St sauveur marcheur qui décérébralise les Français...
j'ai les boules
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