
Indétrônable famille (1)
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 8 juin 2025 10:53
- Écrit par L'invitée du dimanche

À l’origine, Familia ou « la maisonnée » en latin, désignait les groupes de personnes vivant sous le même toit et incluant les domestiques… puis c’est devenu l’ensemble des personnes vivant sous le même toit, spécialement parents et enfants, liés par la consanguinité ou par l’affinité.
C’est une structure sociale particulière, celle de la parenté, qui a pour mission d’éduquer et prendre soin, un système de solidarité imposé dès la naissance. Elle évolue, comme cause ou conséquence, au fur et à mesure des années de la vie sociale, passant de la famille traditionnelle pour 66 % des Français dont 8 millions avec au moins un enfant, à la famille monoparentale 25 %, et à la famille recomposée, 9 % de la population. Elle est liée à tout système politique, car c’est une communauté de base qu’il faut savoir s’allier, combattre, transformer, devant tout projet collectif nouveau, toute réforme sociale, politique ou économique.
C’est une institution qui permet la survivance d’une société, son élargissement, car elle est le lieu où se perpétue la vie, grâce « à la reproduction » qui promet la pérennité !
Il n’est donc pas étonnant que tout gouvernement soit très attentif à la protéger, à la modifier dans le sens de sa politique, ce qui donne lieu à une multitude de lois et de décrets, véritables miroirs de nos changements.
Dès 1930, la politique de la famille se donnait trois objectifs, le renouvellement des générations, l’équité entre familles et personnes sans enfant, perpétuer un modèle fondé sur le mariage.
Au service de ces objectifs, dès 1932, création d’un sursalaire familial pour les familles ayant au moins 2 enfants, versé par la caisse de compensation des employeurs.
1938, augmentation des allocations familiales, indépendantes du salaire, 1939, le code de la famille qui affiche son objectif : favoriser la natalité avec prime à la naissance pour le premier enfant, allocations de mère au foyer…
Un grand tournant en 1945, le régime de la Sécurité sociale est modifié en y intégrant les caisses d’allocations familiales. L’évolution de ces dernières sera intimement liée aux lois de financement de la Sécurité sociale, elle-même soumise aux situations financières nationales.
Toutes les lois ou décrets qui suivront auront pour objectif de protéger la structure familiale en acceptant avec réalisme l’évolution des mentalités. C’est ainsi que la mise en place d’un congé parental paternel, la garantie des pensions alimentaires non payées, la loi Neuwirth autorisant la pilule contraceptive, la signature du PACS en mairie, la gratuité de la contraception étendue aux filles de moins de 15 ans, l’IVG inscrite dans la constitution, l’acceptation des mariages homosexuels, la PMA pour les couples homosexuels ou les femmes seules, les règles de l’adoption ouverte aux couples non mariés… et tant d’autres mesures qui seront porteuses de progrès sociaux, de libertés et d’épanouissements individuels, puisqu’il n’y a pas une seule année sans décret, sans loi nouvelle, qui touche directement la famille.
C’est presque toujours des créations d’allocations (handicapés, naissances, logement…) ou des transformations juridiques sur la structure elle-même, allant toujours dans le sens de la protection de la femme et de l’enfant, pièces essentielles de la cellule, cœur du système.
Certains décrets pris par un gouvernement, seront abrogés par le suivant, mais tous iront dans le même sens, préserver ce socle électoral puissant, la famille, qui, telle une reine, préside l’évolution de la société.
L’invitée du dimanche