Trompe-l’œil

Pas de véritable surprise dans le discours d’un président qui avait pris soin de laisser filtrer la quasi-certitude d’un reconfinement annoncé afin de préparer les esprits. Et selon le pouvoir, ça a marché puisqu’un sondage clame fièrement que les Français approuvent les mesures décidées en haut lieu à raison de deux tiers d’entre eux. Il me semble que si le chiffre est sans doute exact, son interprétation l’est beaucoup moins. Il serait plus juste de dire que la population s’est résignée à l’inévitable, même si beaucoup restent sceptiques.

Doublures

On m’a demandé de faire léger, sinon drôle. Ne bougez pas, je mets mon nez rouge de joker, en espérant que le clown qui est en chacun de nous réussisse à vous dérider, bien qu’une tradition récente propage la rumeur selon laquelle il circulerait dans les grandes villes des malfaisants déguisés en clowns, s’en prenant à tout ce qui bouge. J’ai donc épluché consciencieusement la presse relayée par Internet et je suis tombé sur une nouvelle réjouissante : Melania Trump ne serait pas la véritable épouse du président des États-Unis, mais une doublure, dûment rémunérée pour son rôle de représentation de la Première dame.

Gros comme une maison

On le voit venir depuis quelque temps, et il faut se résoudre à l’évidence. Il sera nécessaire de recourir à de nouvelles restrictions pour éviter le pire dans la pandémie du Covid 19. Je reconnais avoir été le premier à vouloir me persuader que nous échapperions peut-être à une deuxième vague après l’accalmie de l’été dernier, ou qu’elle serait plus tardive et moins forte, et j’ai l’impression que le gouvernement français a, lui aussi, pris ses désirs pour des réalités. Ce qui est pardonnable à l’échelle d’un individu l’est beaucoup moins de la part des dirigeants.

Les rustres

Recep Tayyip Erdogan n’en a pas lancé la mode, mais il perpétue avec quelques autres une tradition solidement établie qui consiste à se débarrasser du langage diplomatique pour tenter de réaliser l’union nationale contre un ennemi désigné, à défaut de pouvoir rassembler tout son pays derrière sa propre personne. Le dictionnaire nous dit qu’un rustre est un individu grossier et brutal, à l’instar des quatre personnages de la pièce de Carlo Goldoni, et le président de la Turquie, en s’en prenant au président français, illustre parfaitement cette définition.