
Un jour sans fin
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 26 mai 2022 10:58
- Écrit par Claude Séné

Que pourrais-je dire de plus ou de différent à propos de la nouvelle hécatombe qui a frappé les États-Unis, provoquant la mort de 19 enfants d’une école primaire au Texas ainsi que celle de deux adultes ? Les expressions qui reviennent le plus souvent sont celles d’un écœurement, d’une nausée. Le président Biden lui-même s’est déclaré fatigué et malade de devoir encore et toujours déplorer de tels drames. Trop, c’est trop, a déclaré sa vice-présidente, Kamala Harris. L’un comme l’autre sait pourtant que leur pays ne peut pas et surtout ne veut pas réglementer la vente et la détention des armes pour empêcher que de telles tragédies se reproduisent.
Pour y parvenir, il faudrait une modification de la Constitution, dont le 2e amendement prévoit le droit de chaque citoyen à détenir des armes afin de se défendre en cas de besoin. Il serait nécessaire pour cela de réunir une majorité dans les deux assemblées du Congrès et dans les trois quarts des états de l’Union. Or, si 67 % des Américains étaient favorables selon un sondage à un durcissement des conditions d’obtention d’une arme à feu, la question ne fait pas consensus au sein même des deux grands partis nationaux. Il se dit qu’aucun sénateur ou député ne pourrait être élu en faisant campagne en faveur d’une réglementation de la possession d’armes, ne serait-ce que parce que la NRA (national rifle association) qui détient un budget colossal finance exclusivement les candidats qui ne s’opposent pas à ses intérêts. La NRA dispose aussi d’une propagande efficace et a réussi à imposer le point de vue selon lequel il serait nécessaire d’équiper ceux qui ne possèdent pas d’arme, pour se défendre contre ceux qui en ont une et qui sont animés par de mauvaises intentions. On retrouve là l’esprit pionnier cher aux nostalgiques de la conquête de l’Ouest, quand chacun devait pouvoir défendre sa peau et celle de sa famille.
Les Américains semblent les derniers à ne pas avoir réalisé que nous ne sommes plus au temps des westerns, et qu’il serait urgent de tourner cette page, comme d’ailleurs celle de l’apartheid, qui continue à influencer grandement l’organisation de la société. Longtemps, nous avons eu l’impression que la modernité nous venait de l’Ouest. Comme beaucoup, j’ai adopté le Blue jean et la culture musicale made in USA. Je me suis toutefois arrêté avant la dictature du big Mac et une « gastronomie » très particulière. Sur les tueries de masse, on a l’impression de revivre sans arrêt les mêmes évènements, que les autorités déplorent, et qui se reproduisent à l’identique les jours suivants, sans que rien ni personne puisse les empêcher. Et ce ne sont pas les juges de la Cour Suprême, majoritairement rétrogrades, grâce à Donald Trump, qui vont s’y opposer.