Chacun chez soi

Et les virus seront bien gardés. C’est la tendance naturelle qui semble la mieux partagée par rapport à l’épidémie de Covid 19, où l’on observe un certain répit sur le front mondial. Il est beaucoup trop tôt pour crier victoire, dans la mesure où le nombre de contaminations, s’il est en légère baisse, reste à un niveau encore trop élevé, faisant craindre une reprise rapide à tout moment, et la fréquence des variants du virus parait devoir augmenter inexorablement en pourcentage, sinon en valeur absolue.

Les pays n’ont pas tous adopté les mêmes stratégies. La France mise beaucoup, par nécessité, sur la vaccination, en espérant que la production industrielle suivra, et que l’intendance saura distribuer les doses quand elles seront disponibles, ce qui n’est pas gagné. D’autres pays continuent à confiner sous des formes variables, sans que l’on puisse être certain de l’efficacité de ces mesures, pas plus que le couvre-feu généralisé à 18 heures chez nous. Un point semble cependant faire consensus, c’est que la bataille ne peut pas être gagnée à l’échelon d’un seul pays, à l’exception de quelques cas particuliers, des pays insulaires comme la Nouvelle-Zélande, et au prix d’une fermeture absolue des frontières. C’est l’occasion, pour les égoïsmes nationaux, de se recroqueviller sur soi-même, et ce, d’autant plus que cela correspond à une idéologie, comme dans le cas du Rassemblement national, trop heureux de s’attaquer de façon détournée aux étrangers, déjà désignés responsables de tous nos maux, et vecteurs de la pandémie, par-dessus le marché. Le point positif, ce serait la solidarité forcée avec les pays pauvres qui ont du mal à financer leur campagne de vaccination. C’est ainsi que l’Afrique du Sud va faire don de ses vaccins Astra Zeneca, peu efficaces contre le variant local, à l’Union africaine qui a surtout des cas de la souche d’origine.

La tentation du repli sur soi, y compris au sein de l’Union européenne, amène naturellement à la question du passeport vaccinal, qui serait exigé pour voyager, ce qui pourrait se comprendre, et aussi pour retrouver une vie sociale normale, ce qui est plus contestable. Sur le plan économique, des restrictions massives sur la libre circulation des personnes, des biens et des idées pourraient être catastrophiques. Le patient risquant de mourir guéri. Certains pays, comme la Grèce, Chypre, ou Israël ont déjà mis en place ce passeport sanitaire, réservé aux personnes immunisées ou présentant un résultat négatif au test PCR, pourtant possiblement infectées, la fiabilité n’étant pas absolue. La proposition d’Emmanuel Macron d’étendre la vaccination à la planète entière semble plus prometteuse. Elle souffre cependant d’un léger handicap. Notre président voudrait donner des vaccins aux pays qui n’en possèdent pas alors que la France est apparemment incapable de pourvoir à ses propres besoins, avant un délai bien lointain. On n’a toujours pas de pétrole…

Commentaires  

#1 jacotte 86 17-02-2021 11:28
pas de vaccins mais de bonnes intentions qui ne coutent pas chères
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