La fourmilière
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 22 mars 2016 10:15
- Écrit par Claude Séné
Deux explosions ont retenti ce matin dans le principal aéroport belge de Zaventem à Bruxelles et ont fait plusieurs victimes, un bilan encore provisoire, mais certainement très lourd, on parle d’une dizaine de morts et de nombreux blessés. Impossible de ne pas faire le lien avec le coup de filet qui a abouti à l’arrestation de Salah Abdeslam il y a quelques jours dans le quartier devenu célèbre de Molenbeek. Quand le logisticien terroriste avait été délogé de son refuge au cours d’une perquisition de routine à Forest, l’expression de « coup de pied dans une fourmilière » a été utilisée par la presse, à juste titre me semble-t-il.
Abdeslam et ses complices avaient dû en effet abandonner leur armement lourd au cours de leur fuite, ce qui a permis une interpellation sans dommages collatéraux dans leur nouvelle planque. La perquisition a également contraint le terroriste à improviser et à contacter des complices, ce qui causera sa perte. Dès le début, la police belge a craint des représailles et redouté que l’arrestation d’Abdeslam se transforme en carnage. Elle aurait souhaité avoir plus de temps pour préparer l’opération, on comprend aujourd’hui pourquoi, et a déploré la course au scoop qui a fait fuiter la présence d’Abdeslam dans le premier appartement. La défense du directeur de l’Obs sur le « droit de savoir » du public m’a paru bien faiblarde. Personnellement, j’aurais survécu d’attendre 1 journée ou 2 avant d’être informé d’un fait présenté au conditionnel.
Les experts avaient annoncé l’éventualité de nouveaux attentats, frappant cette fois la capitale belge, et ils avaient malheureusement raison. La Belgique, et notamment Molenbeek, servait de base de préparation aux crimes commis en France, mais était plus ou moins sanctuarisée, si l’on excepte l’attentat contre le musée juif à Bruxelles. Cette fois, la capitale du pays est frappée directement, comme en représailles, et cela démontre malheureusement l’incapacité des démocraties à prévenir ce genre de catastrophe. On se souvient des vagues d’attentats qui ont eu lieu dans le passé en France ou en Angleterre. La situation bruxelloise avec un quartier entier noyauté par des islamistes radicaux rappelle l’époque du « londonistan », quand les mosquées ouvertement radicales avaient pignon sur rue, au point que des médias français ont parlé de « Molenbeekistan ». Sans tomber dans la caricature, il semble nécessaire de donner un bon coup de balai dans cette fourmilière, sans oublier d’en faire autant chez nous.