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L’équilibriste

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Catégorie : Diabloguiste

Publié le vendredi 4 mars 2016 10:41

Écrit par Claude Séné

Quand on voit les champions de moto prendre leurs virages en se penchant jusqu’à frôler l’asphalte de leurs genoux, on comprend mieux le parcours de Christian Estrosi, nouveau président de la région PACA. Pour négocier les chicanes, les motards sont en effet obligés de slalomer en virant à droite puis à gauche, tout en conservant une vitesse suffisante pour éviter la chute. C’est sans doute ce passé de champion motocycliste, qui lui a valu le sobriquet de motodidacte, qui a inspiré la trajectoire du maire de Nice, un homme aux convictions successives.

Après avoir longtemps flirté avec l’extrême droite, adjoint de Jacques Médecin à la mairie de Nice, il passera un accord avec le maire FN de Toulon pour exercer avec lui le pouvoir au conseil régional avant de devoir renoncer quand Jean-Marie Le Pen décidera de se présenter. Cela ne l’empêchera pas d’accepter sans sourciller le désistement du PS en sa faveur aux dernières régionales et de lui promettre une instance consultative que l’on attend toujours, tout en se désolidarisant de Nicolas Sarkozy qu’il trouve désormais trop à droite.

Christian Estrosi collectionne les mandats électifs comme des trophées sportifs. Il est obligé à de nombreuses reprises de démissionner de certaines de ses fonctions pour respecter les règles de non-cumul, mais il le fait à contrecœur et en trainant des pieds. En ce moment, il prétend être tenu d’attendre le résultat des recours en Conseil d’État sur la validité de son élection régionale pour se mettre en règle. Il devra choisir entre la présidence de région, la mairie de Nice ou la circonscription de député, mais conservera la présidence de la métropole Nice Côte d’Azur, tout en présidant la commission nationale d’investiture de son parti dont il fut vice-président jusqu’à il y a peu.

Son autre hobby, ce sont les casseroles. Dès 1989, il sera impliqué dans un soupçon de détournement de fonds publics attribué au golf de Nice. Rebelote en 2013 quand il utilise l’infrastructure de l’Assemblée nationale pour des courriers en faveur de Sarkozy. Et là, tout récemment, on lui reproche d’avoir commandé un sondage pour évaluer, entre autres, son image dans la population de la région, ce dont il se défend pitoyablement en se défaussant sur l’institut de sondage. Je passerai miséricordieusement sur ses revirements à propos de Christiane Taubira, ses palinodies sur le mariage pour tous qu’il combattra avant de s’en réjouir, etc. pour ne retenir que le rapport de la chambre régionale des comptes qui pointe la gestion calamiteuse de la ville de Nice : une vraie sortie de route pour l’ancien motard.

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