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Maboul de cristal
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 2 décembre 2019 10:42
- Écrit par Claude Séné
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Bien que l’art de la prédiction soit un des plus difficiles qui soit, spécialement en ce qui concerne l’avenir, pour paraphraser Pierre Dac, je vais prendre le risque de vous annoncer ce que je crois qu’il va se passer au début de l’année prochaine, dans notre beau pays, la France. Si mes prévisions se réalisent, comptez sur moi pour parader et mettre en avant mes extraordinaires capacités de divination. Dans le cas contraire, je me contenterai, comme les politiques, de garder un silence pudique sur mes vaticinations, rétrogradées au rang de supputations, voire d’élucubrations.
Le point de départ de mes déductions réside dans le fait qu’Édouard Philippe n’ait pas démenti formellement sa possible candidature à la mairie du Havre aux prochaines municipales, laissant entendre que la fonction lui conviendrait parfaitement. Encore faut-il être élu, mais admettons qu’il le soit, pour les besoins de la démonstration. Il existe une règle non écrite sous la 5e république selon laquelle un membre du gouvernement peut être candidat à un poste de dirigeant local ou régional, mais qu’il ne doit pas cumuler les deux mandats. Ce qui m’amène à une première hypothèse, celle du remplacement d’Édouard Philippe comme Premier ministre. La république en Marche souffre d’un manque d’implantation au niveau local et ne peut pas présenter de listes partout. Ses chances de gagner des grandes villes, pour afficher un succès factice, sont donc réduites. Macron ne pourra pas rééditer le « coup » des Européennes en remportant des mairies avec 25 % des voix. Alors il va envoyer au combat les ministres qui ont une chance de l’emporter, d’une part, tenter de nouer des alliances locales pour mettre un pied dans la porte, d’autre part, et investir des candidats sortants extérieurs, mais Macron-compatibles pour faire illusion.
L’occasion sera donc belle de procéder à un remaniement massif de presque tout le gouvernement, à commencer par le Premier ministre. Macron va vouloir tenter un gros coup, épingler une nouvelle prise de guerre à son palmarès pour l’acte 2 du quinquennat. Pour torpiller définitivement la droite, son seul concurrent potentiellement dangereux, il pourrait tenter de débaucher François Baroin, en misant sur l’ambition de l’éternel second, du Poulidor de la politique, passé sans transition du rang d’espoir prometteur à celui de Has been, mais qui reste très présentable dans un rôle de gendre idéal. Toute la difficulté pour le président consiste à piéger son Premier ministre en lui faisant endosser les mesures impopulaires tout en se gardant les bénéfices éventuels. Le problème est évidemment le même, symétriquement, pour celui qui accepte le poste de Matignon, et l’enfer qui lui est associé. C’est aussi un tremplin idéal pour une candidature présidentielle, à condition de ne pas trébucher, comme Fillon, devant l’obstacle. Je vous donne rendez-vous après la mi-janvier, pour vérifier ou non ces hypothèses.
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