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Un peu de douceur…

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Catégorie : Diabloguiste

Publié le samedi 7 juillet 2018 10:26

Écrit par Claude Séné

Dans ce monde de brutes. La lumière est venue du côté où l’on ne l’attendait pas vraiment avec cette décision du Conseil Constitutionnel qui censure certaines dispositions du code de l’entrée et du séjour des étrangers, dénoncées par les associations comme un délit de solidarité. Le Conseil estime qu’il existe un principe de fraternité, consacré par la devise républicaine, au même titre que la liberté et l’égalité, à laquelle notre Constitution se réfère explicitement comme un idéal commun. La loi devra donc être revue pour ne pas sanctionner les personnes apportant une aide humanitaire aux migrants dans un esprit désintéressé.

Cet arrêt du Conseil Constitutionnel a été salué par les ONG et notamment par Cédric Herrou, à l’origine de la saisine à la suite de sa condamnation pour aide au séjour irrégulier avec un autre militant de la vallée de la Roya. La plupart des formations politiques, y compris une partie des Républicains, se sont également réjouies, à l’exception notable et attendue de Marine Le Pen ou d’Éric Ciotti. Plus étonnante, à mon sens, la réaction de Gérard Collomb, qui se félicite dans un communiqué alambiqué dont il a le secret, d’une décision qui conforte la politique du gouvernement. Hein ? Quoi ! le ministre de l’Intérieur ne fait pas partie de la majorité ? Celle-là même qui multiplie les mauvais coups contre les Français les plus vulnérables et qui fait exactement ce qu’elle veut, qu’il s’agisse des APL, de la SNCF et bientôt des retraites ? Si la Macronie est si généreuse, que n’a-t-elle mis en œuvre plus tôt des dispositions de simple humanité pour l’accueil des migrants plutôt que d’attendre la bonne volonté des associations ou des simples particuliers, et de les condamner, par-dessus le marché ?

Ou peut-être faut-il appliquer à la « pensée » de Gérard Collomb le principe bien connu qui a été repris par un autre chantre de l’opportunisme fait homme, le roi du lapsus, ex aequo avec Édouard Philippe, j’ai nommé Christophe Castaner, qui déclarait récemment : « si vous m’avez compris, c’est probablement que je me suis mal exprimé ». J’attends donc avec intérêt les prochaines instructions du ministre de l’Intérieur pour faire appliquer ce concept de Fraternité, visiblement nouveau pour lui, par les fonctionnaires déployés aux frontières, qui perdent jusqu’à présent une partie de leur temps précieux à traquer les militants humanitaires plutôt que les passeurs intéressés. Plus globalement, si la République en marche est tellement convaincue, et jusqu’au sommet de l’état, de la nécessité d’accueillir fraternellement les candidats à l’exil dans notre pays réputé généreux, malheureusement parfois à tort, que ne met-elle en place les structures nécessaires au lieu de verser des larmes de crocodile à chaque drame humain ?

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